RE 2020 : La fédération Cinov s’inquiète

Rédaction
29/10/2020
Modifié le 29/10/2020 à 09:31

Si la fédération Cinov du conseil, de l'ingénierie et du numérique salue certaines mesures de la RE 2020, d’autres ne semblent pas aller dans le bon sens.

La RE 2020 entrera en vigueur le 1er janvier 2021. [©ACPresse]
La RE 2020 entrera en vigueur le 1er janvier 2021. [©ACPresse]

Le 16 octobre dernier s’achevait les dernières concertations autour de la RE 2020. Une étape de plus vers le texte définitif et la promulgation de la loi.

Quelles seront les ambitions de cette réglementation ? Amènera-t-elle la construction neuve vers la neutralité carbone ? La fédération Cinov s’inquiète.

Si l’organisme qui réunit les métiers de la prestation de services intellectuels du conseil, de l’ingénierie et du numérique salue tout de même certaines mesures, d’autres ne semblent pas aller dans le bon sens. La fédération déplore que l’administration n’ait pas fait davantage confiance aux acteurs de terrain. Et qu’elle ait retenu plusieurs propositions malgré les avis défavorables des parties prenantes lors des concertations. « A contrario, d’autres éléments – dont les retours d’expériences sur la mise en œuvre de la RT 2012 – n’ont été que trop peu intégrés à la démarche RE 2020, alors qu’ils y auraient eu toute leur place », peut-on lire dans un communiqué de presse du Cinov.

La méthode de l’analyse de cycle de vie (ACV) dynamique pose notamment question. Elle consiste à réaliser un bilan environnemental multi-critères et multi-étapes d’un système sur l’ensemble de son cycle de vie. Et ce, tout en pondérant les émissions de gaz à effet de serre en fonction de l’année de l’émission.

Des méthodes adoptées malgré des avis défavorables

« L’imposition de cette méthode est difficilement compréhensible, et son intérêt discutable, souligne Damien Racle, président du Cinov Ingénierie. Nous nous opposons, comme la majorité des acteurs concernés, à cette méthode, dont nous considérons qu’elle manque de pédagogie, qu’elle est difficile à comprendre et qu’elle ne repose sur aucun fondement scientifique. » Pour la fédération, cette méthode serait trop complexe et marquerait une rupture avec la pratique E+C. Elle mise surtout sur l’adoption de l’ACV statique renforcée d’un indicateur sur le stockage carbone.

Par ailleurs, le Cinov regrette l’abandon du bilan Bepos dans la RE 2020. « La majorité des acteurs s’était pourtant prononcée pour le maintien de cet outil qui permet d’évaluer le bilan énergétique global d’un bâtiment. Et de valoriser les “Bâtiments à Energie POSitive” qui produisent davantage d’énergie – thermique ou électrique – qu’ils n’en consomment. »

Enfin, l’entité déplore l’absence d’exigences de compétences. « L’administration semble miser sur le fait que les bureaux d’études non compétents seront de facto exclus par le marché. Nous considérons, quant à nous, que la mise en place d’exigences de compétences est essentielle. Compte tenu de la complexification des calculs et du risque de captation du marché par les bureaux d’études “low cost” ou hors-sol par effet de prix. Et ce, au détriment des références et de l’investissement en temps dans la formation et la qualification » A l’inverse, la Fédération Cinov s’étonne que le diagnostic de performance énergétique (DPE) soit soumis à une certification, alors que les enjeux sont parfaitement identiques.