Selon l’AICB, quelque 130 Mm2 d’isolants biosourcés ont été mis en œuvre entre 2016 et 2020. Soit, une croissance en volume de 87 %.

Définition isolant biosourcé
La valorisation des fibres végétales en matériaux de construction se s’organise de plus en plus. [©DR]

L’Association des industriels de la construction biosourcée (AICB) lance un nouveau site Internet dédié à son sujet de prédilection : la construction biosourcée. L’occasion de revenir sur un marché au centre de toutes les discussions. En effet, les matériaux issus de la biomasse ou du recyclage jouissent de vents favorables. Notamment, grâce à la montée de l’éco-construction, l’arrivée de la RE 2020 et des différents dispositifs, tels que la loi Agec ou Climat & Résilience. Selon l’AICB, qui réunit principalement des industriels de l’isolation, 130 Mm2 d’isolants biosourcés ont été mis en œuvre entre 2016 et 2020.

Soit, une croissance en volume de 87 % et + 58 % de chiffre d’affaires sur cette même période. L’année 2020 enregistre ,à elle seule, 27 Mm2 d’isolants biosourcés posés. « L’équivalent de 84 000 maisons individuelles isolées, explique Olivier Joreau, président de l’AICB. Ainsi, depuis 2016, 975 000 t eqCO2 ont été stockées par les isolants biosourcés. » Un atout majeur pour ce type de matériaux, sachant que, si la RT 2012 était plutôt tournée vers la performance, la RE 2020 intègre pleinement la notion de stockage et d’empreinte carbone.

Doubler les capacités de production des filières biosourcées

Les isolants biosourcés représentaient 10 % de part de marché (contre 6 % en 2010) dans leur catégorie de produits, en 2019. Un chiffre qui pourrait doubler dans les cinq prochaines années. En France, les industriels de l’isolation biosourcés se composent de 10 unités de production et représentent 4 000 emplois directs et indirects. D’ici 2025, les capacités de production devraient être doublées, selon l’AICB.

À ceux qui affirment que la filière n’est pas structurée, l’association répond que ce n’est pas le cas. « Chaque territoire a sa particularité de sourcing, la diversité des ressources est importante. La RE 2020 est très bien pour le biosourcé et pour sa visibilité. Nous sommes prêts à relever le défi. Cette réglementation va nous permettre de mettre en place des filières de manière sereine et de massifier la production sans compromis environnementaux. »

De plus, pour l’AICB, le développement des filières biosourcées passera aussi par le mix des solutions. « C’est le principe du bon matériau au bon endroit », rappelle Dominique Cottineau délégué général de l’Union des industriels et constructeurs bois (UICB), dont l’AICB est membre depuis 2017. Le coût des produits biosourcés soulève aussi des interrogations. Mais pour Jacques Knepfler, directeur de Steico France, la question n’a pas lieu d’être. « On ne peut pas comparer des pommes et des navets. » Et Olivier Joreau de conclure : « Il n’y a pas forcément d’écart majeur lorsque le projet est bien pensé par l’architecte. Puis, il ne faut pas que voir l’aspect environnemental. D’un point de vue technique, confort de vie et performance énergétique, les produits biosourcés apportent un vrai bénéfice aux occupants. »