La crise touche les panneaux en mousse PU

Rédaction
11/05/2017
Modifié le 13/08/2020 à 13:40

L'industrie européenne des isolants polyuréthane, destinés à isoler les bâtiments, subit depuis quelques mois une crise sans précédent.

L’industrie européenne des isolants polyuréthane, communément appelés panneaux de mousse PU, destinés à isoler les bâtiments, subit depuis quelques mois une crise sans précédent. Une situation due à l’envolée des prix et à la rareté de certaines de ses matières premières, dont en particulier le MDI (diisocyanate d’hexaméthylène). Ce composé chimique, utilisé par les cinq membres actifs (Iko Insulations, Knauf, Recticel, Soprema et Unilin) du Syndicat national des polyuréthanes (SNPU) constitue avec le polyol, l’un des deux composants principaux des polyuréthanes. Il représente à, lui seul, environ la moitié du coût d’une plaque d’isolation PU. « Le MDI a vu son prix pratiquement doubler depuis fin 2016, ce qui laisse imaginer l’élévation des coûts de production pour les fabricants de panneaux PU », commente Hervé Fellmann , président du SNPU. Ce niveau de hausse les contraint donc à augmenter régulièrement leurs prix de vente depuis début 2017. « Nous avons bien conscience que de nombreux chantiers en cours ont été chiffrés avec des prix de fin 2016, mais il n’est pas possible pour nous, fabricants de panneaux de mousse PU, d’absorber seuls ces hausses sans précédent, aussi bien dans leur ampleur que dans leur soudaineté. Nous avons hélas bien peur que cela ne soit pas fini », complète Philippe Henrot, vice-président du SNPU. Le 25 avril dernier, la situation s’est encore davantage dégradée avec l’annonce par Covestro, l’un des principaux producteurs mondiaux de MDI, d’un nouveau cas de force majeure affectant son unité de Brünsbuttel, en Allemagne. Cela s’est traduit par une limitation des quantités de MDI disponibles sur le marché européen, depuis le début du mois de mai. « Si nous le redoutions déjà depuis quelques mois, il est désormais certain que les quantités de MDI disponibles sur le marché ne suffiront pas à satisfaire les besoins de nos usines en mai. On parle d’un déficit proche de 30 %. Nous allons certainement devoir stopper en partie nos lignes de fabrication, mettre des collaborateurs au chômage technique et décaler, voire limiter en quantité les commandes de nos clients dans les prochaines semaines », déplore Hervé Fellmann. Au-delà de cette situation, le SNPU tient aussi à souligner le manque de visibilité. Ainsi, dans un récent communiqué de Covestro, il est annoncé une incapacité totale à honorer les contrats de livraison de MDI en cours. Et ceci, jusqu’à une date indéterminée.