Fuite de laitance dans la Seine : Vinci a mené son enquête

Rédaction
28/05/2019
Modifié le 01/09/2020 à 15:34

Il y a un mois, Europe 1 diffusait un reportage dans lequel Vinci est accusé d’avoir déversé du béton dans la Seine. L’entreprise rend les résultats de son enquête interne.

Selon Vinci « les écoulements n’étaient pas du béton ». [©ACPresse]
Selon Vinci « les écoulements n’étaient pas du béton ». [©ACPresse]

Il y a un mois, Europe 1 diffusait un reportage dans lequel Vinci est accusé d’avoir déversé du béton dans la Seine [Lire notre article à ce sujet]. L’entreprise avait alors admis une fuite de laitance en provenance de la centrale de Nanterre alimentant les chantiers du projet “e-déf, Eole-La Défense”.

Après une enquête menée en interne, Vinci a diffusé ses conclusions. « Les premières constatations sur place ont permis de montrer que les écoulements n’étaient pas du béton mais de l’eau grise chargée de sable et de traces de ciment désactivé, c’est-à-dire ayant perdu ses capacités d’adhésion, explique l’entreprise dans un communiqué de presse. Une dizaine de mètres carrés de talus végétal ont été teintés par une fine couche grisée et un dépôt de sable comportant des traces de ciment sans cohésion s’est déposé en pied de quai dans le lit de la Seine sur une surface d’environ 20 m² et une épaisseur variable de 5 à 20 cm. La quantité de matière déversée dans la Seine est donc estimée à moins de 5 m3, contrairement aux milliers de m3 annoncés dans les médias. »

Vinci a aussi annoncé avoir réalisé des prélèvements sur le point de déversement ainsi que quelques mètres en aval et en amont. La société affirme que les résultats de ces analyses montrent que les matériaux prélevés sont inertes et que les échantillons d’eau ne présentent aucune trace de pollution anormale en lien avec l’incident.

« Vinci regrette vivement cet incident qui résulte de dysfonctionnements ayant conduit à une sous capacité des installations de lavage des bétons. La centrale de production de béton a été placée à proximité de la Seine, à 5 km du chantier, afin d’assurer une livraison de 80 % des matériaux par voie fluviale et ainsi minimiser le trafic routier et l’impact CO² lié aux transports par camion. Les bétons qui ne peuvent atteindre le chantier dans un délai de 2 h sont  systématiquement retournés à la centrale pour être désactivés. »

Par courrier daté du 10 mai 2019, à l’attention de Madame Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, Vinci s’est engagé à remettre en état la partie de la berge de la Seine concernée après en avoir obtenu l’autorisation. « Celle-ci se fera en lien avec les services de l’Etat, le Port autonome et toutes les parties prenantes. »