Délamination des dallages en béton #3 : Les limites de l’injection sous pression

Rédaction
08/07/2021
Modifié le 13/02/2023 à 13:54

Dans les articles “Délamination des dallages en béton #1 et #2”, Paul Acker a décrit et expliqué les différents processus de délamination des dallages industriels. Il montre ici pourquoi il ne faut pas réparer les zones délaminées par injection de résine sous pression. D’autant qu’il existe aujourd’hui des produits de réparation qui pénètrent par capillarité. Et que ceux-ci peuvent être testés et sélectionnés au moyen d’un essai très simple...

Article paru dans le n° 95 de Béton[s] le Magazine

Repérage des zones délaminées par balayage de la surface à l’aide d’une chaîne métallique. Le son émis permet de repérer toutes les zones délaminées. [©Qualidal]
Repérage des zones délaminées par balayage de la surface à l’aide d’une chaîne métallique. Le son émis permet de repérer toutes les zones délaminées. [©Qualidal]

Les retraits des deux matériaux qui constituent les dallages bi-couches sont très sensibles aux fluctuations de nombreux paramètres de composition et de mise en œuvre1. Le différentiel entre les deux retraits (qui sont décrits dans l’article “Délamination des dallages en béton #2”) est donc loin d’être uniforme sur toute la surface du dallage. C’est la raison pour laquelle les désordres présentent, sur tous les chantiers où on les observe, une forte hétérogénéité de répartition.

I – Comment identifier et localiser les délaminations ?

Il est d’usage, dès que l’on observe ce type de désordres, de les localiser “à l’oreille”, en balayant la surface du dallage avec une chaîne métallique [Photo 1] ou en la frappant avec un barreau métallique. En effet, l’oreille humaine est très sensible au son particulier que renvoie une zone délaminée, même si rien n’est visible en surface. 

Le balayage à la chaîne sert à détecter toutes ces zones, le barreau permet ensuite d’en affiner les contours.

II – Quelles sont les deux méthodes de réparation ?

Le rechapage – appelé aussi recoulinage – reste la méthode de réparation la plus répandue. Celle-ci consiste à décaper en totalité la couche délaminée, à la nettoyer au jet d’eau à haute pression type Karcher (ou par sablage). Puis,à l’enduire d’une résine d’accrochage, et à étaler le coulis durcisseur.  Ce type de réparation est robuste et pérenne, mais pas très esthétique[Photo 2]. La seule difficulté technique porte sur la nécessité de mesurer le taux d’humidité de la surface décapée avant de l’enduire de résine.Lorsque les désordres sont isolés et sur de petites surfaces, comme celui de la Photo 3, la réparation peut se faire par injection de résine. On perce d’abord des trous, répartis de manière régulière. Puis, on injecte la résine [Photo 4].  La méthode par injection sous pression est plus légère, plus rapide et moins coûteuse que le rechapage. Mais elle présente un risque difficile à contrôler…

Photo 2 – Zone réparée par rechapage. Il est souvent difficile d’assurer l’uniformité de la teinte de la couche de surface. [©Paul Acker]

Photo 3 – Exemple de délamination localisée, qui se traduit par un faïençage intense, mais concentré sur moins de 50 cm de diamètre. [©Paul Acker]

Photo 4 – Zone réparée par injection. On aperçoit les traces des trous qui ont été percés pour injecter la résine puis rebouchés avec un coulis de ciment de résine. [©Paul Acker]

III – Quels sont les risques de l’injection sous pression ?

Le plus souvent, l’injection de résine est réalisée sous pression. Ce qui peut conduire à un soulèvement de la couche de surface [Photo 5]. Or ce soulèvement est quasiment impossible à maîtriser, pour deux raisons principales.

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