Collectif des acteurs du passif : « Il est nécessaire que la filière réduise son empreinte énergétique dès maintenant »

Rédaction
26/01/2021
Modifié le 08/02/2021 à 09:36

Interview croisée sur la construction passive et l’isolation, avec l’architecte Fabienne Vanderbecq et l’ingénieur en bureau d’études Clément Castel. Tous deux membres du Collectif des acteurs du passif dans les Hauts-de-France.

Maison passive à Bray-Dunes (59). [©Vincent Delsinne]
Maison passive à Bray-Dunes (59). [©Duc-Fava Architecture]

Depuis 2014, le Collectif des acteurs du passif (Cap), animé par le CD2E [Lire article] rassemble des professionnels du secteur dans les Hauts-de-France. Aujourd’hui, le Cap intervient dans plus de 70 % des projets passifs dans la région. Ses membres balaient plusieurs types de métiers. Rencontre avec deux membres : Fabienne Vanderbecq, architecte et conceptrice de bâtiments passifs depuis 8 ans. Et Clément Castel, ingénieur, issu d’une formation initiale dans la construction bois, qui a souhaité s’investir dans une branche, visant à réduire l’impact environnemental des bâtiments.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre entreprise en quelques mots ?

Fabienne Vanderbecq, architecte Dglp et gérante de l’agence Duc-Fava Architecture, basée en métropole lilloise à Wervicq-Sud.

Clément Castel, ingénieur associé au sein du bureau d’études Energelio, dans lequel je travaille depuis 2009. Energelio est un bureau d’études énergie/environnement, spécialisé dans la construction de bâtiments passifs depuis 2006. Nous intervenons sur tous types de projets : maisons individuelles, tertiaire, enseignement, commerces … Nous sommes animés par la volonté de réduire l’impact environnemental global des bâtiments, notamment, en réduisant drastiquement leurs consommations d’énergie.

Quelle est votre définition de la maison passive ?

Fabienne Vanderbecq : Une maison économe, confortable en hiver et surtout en été !

Clément Castel : En premier lieu, une maison passive c’est un habitat dans lequel règne un grand confort en hiver, comme en été. C’est une maison qui profite des apports solaires et des apports internes (les occupants, les équipements électriques …) pour s’auto-chauffer. Aussi, c’est une maison qui peut tout à fait ne pas avoir de système de chauffage conventionnel. Le passif se ressent aussi sur la facture, puisque par rapport à un habitat existant mal isolé, la maison passive économise 90 % sur les consommations de chauffage.

Comment pense-t-on la maison passive en phase conception et en phase réalisation ? Vous appuyez-vous sur un référentiel ? Quelles sont les différences par rapport à la construction d’une maison dite “classique” ?

F. V. : Une maison passive suit le précepte des maisons bioclimatiques, en se servant de l’énergie solaire pour se chauffer. On dit qu’elle est passive parce que sa forte isolation utilise les calories produites par la maison (les habitants, l’électroménager…). Dès le départ, l’architecte vérifie l’implantation d’une maison passive, sachant que les orientations Ouest et Sud sont privilégiées pour les façades principales. Car ça va être son mode de chauffage principal par rapport à une maison dite “classique”, qui ne prend pas en compte ces éléments, sauf pour un confort de luminosité.

Par ailleurs, l’étanchéité à l’air de la réalisation est beaucoup plus suivie que dans les projets RT 2012. Son exigence est 4 fois plus grande, d’où un besoin d’une très bonne technicité à faire appliquer sur le chantier. Vérifier la coordination entre les différents corps d’état pour que chacun ne “bousille” pas le boulot de l’autre est le nerf de la guerre. D’ailleurs, la labellisation finale est basée sur tout le reportage photo des réalisations spécifiques : le calcul PHPP et le test final d’étanchéité à l’air. En RT 2012, aucune vérification n’est faite à aucun stade du projet, à part au permis de construire où le client (maître d’ouvrage) s’engage juste de façon écrite à réaliser les travaux suivant les normes demandées.

C. C. : Le passif est un concept universel, qui peut s’appliquer sur tous types de bâtiments. Il existe un référentiel défini par l’Institut passif, représenté en France par La Maison Passive. Il fixe les seuils à respecter pour une maison passive : le

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