Transition Energétique : Un arrêté, des visions différentes

Rédaction
12/04/2017
Modifié le 14/05/2019 à 12:35

Il sera applicable le 1er janvier 2018, mais l’arrêté publié, le 22 mars dernier, divise déjà le monde du bâtiment.

L’arrêté du 22 mars divise.

Il sera applicable le 1er janvier 2018, mais l’arrêté publié le 22 mars dernier divise déjà dans le milieu du bâtiment. Ce texte précise les performances énergétiques et thermiques lors d’une rénovation. Celui-ci les traite par élément, contrairement aux visions globales utilisées jusqu’ici. Désormais, chacun des éléments devra être conforme à cette réglementation pour être changé.

Fruit d’une longue négociation entre toutes les parties, cette révision a été écrite, en prenant en compte toutes les propositions et en visant généralement le juste milieu. Pour faire progresser la rénovation vers la Transition Energétique prévue pour 2023, tout en continuant à inciter les propriétaires à investir.

Mais cette décision ne fait pas que des heureux, chaque organisme ayant un lien avec la construction publiant son communiqué pour commenter cet arrêté. Le plus vindicatif vient d’Effinergie, qui résume son point de vue par un constat : « Cet arrêté est loin des espérances attendues et ne permet pas en l’état de répondre aux objectifs de la loi de Transition Energétique ». Nombreux sont, en effet les organismes de promotion des construction basse énergie, qui considèrent que la décision prise favorise les acteurs professionnels de la filière dite “classique” et qui ont peur de voir les investissements baisser. Ces professionnels, justement, se réjouissent de l’arbitrage effectué. « Les exigences sont augmentées, sans bloquer le processus de rénovation. C’est un juste équilibre, permettant d’améliorer la performance et la faisabilité technique et financière », annonce Patrick Liébus, président de la Capeb. La FFB précise, quant à elle, que « les niveaux de performance ont été relevés et s’inscrivent dans la loi de Transition Energétique. Il est certain que l’on aurait pu viser plus haut, mais on veut laisser de la marge pour les dispositifs d’aides, qui vont plus loin que la réglementation. Aussi, le fait d’imposer des performances encore plus élevées à tous les bâtiments aurait pour conséquence de bloquer des projets de rénovation à cause, notamment, d’impossibilités techniques ou de contraintes financières. Rien n’empêche les maîtres d’ouvrage d’aller plus loin, mais cela doit être une démarche volontaire. Allons-y étape par étape : après un premier palier fixé pour 2018 à 2022, un autre devrait suivre pour 2023 avec des critères de performance augmentés ».

Nul doute que cet arrêté jouera son 2e round, lors de la réflexion sur la Transition Energétique de 2023.