LafargeHolcim : Economie circulaire pour le Grand Paris

Yann Butillon
09/10/2019
Modifié le 09/10/2020 à 14:58

Le projet Eole prévoit le prolongement du RER E vers l’Ouest parisien, dans le cadre du Grand Paris. Dans le groupement d’entreprises du même nom, LafargeHolcim France est en charge de la gestion des terres excavées, via son activité Aggneo.

Retrouvez cet article dans le n° 947 de CBPC, supplément de Béton[s] le Magazine n° 84

Les déchets inertes sont orientés vers l’une des 4 carrières exploitées par LafargeHolcim en aval sur la Seine. [©LafargeHolcim]
Les déchets inertes sont orientés vers l’une des 4 carrières exploitées par LafargeHolcim en aval sur la Seine. [©LafargeHolcim]

Dans le cadre du Grand Paris, la ligne E du RER parisien doit être allongée. Cela permettra de desservir la partie Ouest de la capitale. Nommée Eole, cette partie de l’immense chantier de modernisation du réseau de transport parisien est l’œuvre du groupement d’entreprises Eole GC Tun. Mandataire, Bouygues Travaux Publics est accompagné de DTP Terrassement, Razel-Bec, Sefi-Intrafor, Eiffage TP, Eiffage TP Fondations et LafargeHolcim France, pour la construction de la gare de la porte Maillot. Ainsi que pour la réalisation d’un tunnel de 6,1 km de long, joignant Courbevoie à la gare Haussmann – Saint-Lazare. A l’œuvre depuis février 2019, l’ensemble des compagnons devrait avoir terminé leurs tâches en 2021. 

Sur ce type de chantiers, la gestion des terres excavées est l’un des enjeux majeurs. Ici, les terres inertes provenant du creusement du tunnel sortent des galeries sous la forme de boues de différentes consistances. C’est Bouygues TP, qui a la charge de les acheminer depuis le puits d’entrée du tunnelier, qui se situe avenue Gambetta, à Courbevoie. Jusqu’à la “Base Seine”, une station de traitement située sur le quai Paul Doumer, sur la même commune. Pour ce faire, l’entreprise a installé une canalisation aérienne entre les deux sites. 

LafargeHolcim France identifie et traite les déchets 

Sur la Base Seine, les boues sont traitées par lavage, puis par séparation densimétrique des différents minéraux. Ainsi préparées, elles sont compressées pour prendre une forme solide et être chargées sur des barges fluviales. C’est au niveau de cette étape du chargement qu’interviennent les ingénieurs de LafargeHolcim France. Ces derniers prélèvent des échantillons sur les masses boueuses. Une fois analysés, les masses permettent de déterminer la nature des terres et leurs valeurs. Afin de déterminer vers quelle filière de valorisation les barges seront acheminées.

L’analyse d’échantillons permet de déterminer la nature des terres pour les diriger vers telles ou telles filières de valorisation. [©LafargeHolcim]
L’analyse d’échantillons permet de déterminer la nature des terres pour les diriger vers telles ou telles filières de valorisation. [©LafargeHolcim]

Les déchets inertes sont classés K3, K3+, alors que les déchets non dangereux sont classés K2. Ils seront ensuite orientés vers l’une des 4 carrières exploitées par l’industriel en aval sur la Seine : Triel-sur-Seine (78), Sandrancourt (78), Bernières-sur-Seine (27) et Muids (27). Sur place, les déblais sont triés et traités selon deux possibilités. Une partie est recyclée en granulats et commercialisée en sous-couches routières ou dans la formulation de bétons. Permettant au passage d’économiser des ressources naturelles. Deuxième option, les déchets sont valorisés pour le réaménagement des carrières. Conforme aux plans de remise en état définis dans le cadre des autorisations d’exploitation de ces carrières. 

Jusqu’à 2 500 t/j de déblais chargés

« Nous sommes fiers de disposer aujourd’hui de l’expertise et du dispositif de sites. Qui nous permettent de répondre aux enjeux d’économie circulaire posés par ce projet exceptionnel,explique Catherine Greder, directrice d’Aggneo France. Le chantier Eole s’ajoute aux différents lots du Grand Paris pour lesquels l’offre Aggneo a été retenue, soit au total plus de 3 Mt de déblais gérés par la cellule Aggneo GPE. » 

Au total, ce sont 2 500 t de déblais, qui devraient être extraites et chargées chaque jour pendant la durée des travaux. Permettant ainsi une forte économie d’émission de CO2, puisque 5 000 t transportées par les barges équivalent à 220 camions de moins sur les routes. A noter que pour ce projet, LafargeHolcim bénéficie du soutien de la Compagnie Fluviale de Transport, premier armateur fluvial français, pour renforcer sa propre flotte fluviale d’une capacité de 90 000 t. L’ensemble des industriels prouvant, ici, qu’il est possible d’associer performance de construction et économie circulaire. La planète ne pouvant pas s’en plaindre. 

Retrouvez cet article dans le n° 947 de CBPC, supplément de Béton[s] le Magazine n° 84

Vous avez aimé cet article, et avez envie de le partager ?

Réagir à cet article