Dur, dur d’être cimentier

Rédaction
09/04/2015
Modifié le 07/02/2023 à 11:24

Les cimentiers français annoncent un nouveau recul de la consommation qui s’est établie à 18,17 Mt pour l’exercice 2014, soit une baisse de 30 % comparé à l’année 2007.

Sfic-Le-DreffPour les cimentiers français, les années se suivent et se ressemblent, hélas… Et d’annoncer un nouveau recul de la consommation qui s’est établie à 18,17 Mt pour l’exercice 2014, soit une baisse de 30 % comparé à l’année 2007. « L’industrie cimentière n’avait pas connu une consommation aussi basse depuis 1964, commente Jean-Yves Le Dreff, président du Syndicat français de l’industriel cimentière (Sfic). Nous sommes revenus un demi-siècle en arrière ! » Et même plus loin, puisqu’à l’époque la population française comptait 48 millions de citoyens contre 64 aujourd’hui. Ce qui correspond à 284 kg/habitant face aux 375 kg d’il y a 50 ans… « La consommation actuelle en France est égale à ce qu’elle était en Espagne en 2012, au plus profond de la crise. »

Pour l’année 2015, le Sfic ne voit guère d’amélioration compte tenu des perspectives du secteur de la construction et au vu des résultats du 1er trimestre : – 10 %. Au final, la consommation de ciment devrait s’établir à 17,5 Mt, soit un nouveau recul de 3,5 %. En effet, les mises en chantier de logements neufs ne devraient pas excéder les 360 000 unités, soit 4 000 de plus qu’en 2014 (après corrections des données). « Pour nous, 4 000 logements représentent une consommation d’à peine 100 000 t de ciment. » Une goutte d’eau en résumé. Pour un véritable redémarrage – et pas uniquement en ce qui concerne l’industrie cimentière -, ce sont au minimum 50 000 logements en plus qui seraient nécessaires, pour ne pas dire 100 000… Surtout quand on sait que mettre de l’argent dans la construction génère une hausse du PIB moins de 6 mois plus tard.

Au niveau des travaux publics, les choses ne s’annoncent pas mieux : la chute est constante et régulière depuis les élections municipales. Et aucun grand chantier à l’horizon.

Une situation dramatique et propre à la construction, confirmée par le Groupe des fédérations industrielles. Ce dernier détaille les tendances des secteurs de la chimie, de la mécanique, de l’agro-alimentaire, de l’automobile ou encore du textile. Et tous sont optimistes pour l’année 2015 en termes de commandes. Le seul qui fasse grise mine reste le ciment. La reprise est donc bien là, mais pas pour tout le monde.