France Ciment – ex-Sfic – accélère la décarbonation

Colin Rousselet
25/05/2023
Modifié le 08/09/2023 à 09:56

Le Syndicat français de l’industrie cimentière devient France Ciment. Et dévoile sa nouvelle feuille de route en matière de décarbonation.

France Ciment - ex-Sfic - dévoile sa nouvelle feuille de route pour accélérer la décarbonation. [©ACPresse]
France Ciment – ex-Sfic – dévoile sa nouvelle feuille de route pour accélérer la décarbonation. [©ACPresse]

Le secteur cimentier français est à moment charnière de son existence. Et les acteurs en sont de plus en plus conscients. Parmi les 50 sites les plus émetteurs de carbone en France, 20 sont des cimenteries… La filière a donc un rôle fondamental à jouer dans la transition écologique. Pour cela, le Syndicat français de l’industrie cimentière (Sfic) dévoile sa nouvelle feuille de route pour accélérer la décarbonation. Ceci, tout en conservant la souveraineté industrielle du secteur. Ainsi, pour marquer le coup, il change de nom et devient France Ciment. « L’industrie du ciment est engagée dans une profonde transformation pour aller plus loin et plus vite dans l’atteinte des objectifs de neutralité carbone, explique Bruno Pillon, son président. Les solutions pour y parvenir sont identifiées et, pour certaines, déjà en cours de déploiement. Nous vivons aujourd’hui un vrai momentum, grâce à la mobilisation sans précédent de tous les acteurs de la filière pour impulser une dynamique d’innovations durables. »

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Accélérer l’existant…

De gauche à droite : Didier Petetin de Vicat, Bruno Pillon de France Ciment, Roberto Huet d'Eqiom et François Petry de Lafarge. [©ACPresse]
De gauche à droite : Didier Petetin de Vicat, Bruno Pillon de France Ciment, Roberto Huet d’Eqiom et François Petry de Lafarge. [©ACPresse]

Pour atteindre alors ses objectifs, revus et plus ambitieux, la filière cimentière a prévu un plan d’investissements colossal. La nouvelle feuille de route se base sur une logique de sobriété : construire mieux avec moins. L’accent est mis sur le mix des matériaux durables. Ainsi, les solutions de décarbonation déjà existantes seront intensifiées. Par exemple, la part des combustibles alternatifs dans les cimenteries atteindra 80 % dès 2030 ! En 2021, celle-ci s’élevait à 44 %… La teneur en clinker des ciments français sera donc réduite à 62 % en 2050, avec un point de passage à 68 % en 2030. Aujourd’hui, elle est de 75 % en moyenne. L’objectif global ambitionne de réduire de 23 % les émissions de CO2 de 1 t de ciment. Ce qui donne donc un cumulé de 50 % d’ici 2030. Cela représentera 1,7 Md€ d’investissements.

…et déployer de nouvelles solutions

Le Syndicat français de l’industrie (Sfic) change de nom et devient France Ciment. [©France Ciment]
Le Syndicat français de l’industrie (Sfic) change de nom et devient France Ciment. [©France Ciment]

Sur les 10 Mt de CO2 émises chaque année par le secteur du ciment, deux tiers sont liés à la production de clinker. La nouvelle feuille de route de France Ciment entend mettre en place des solutions de captage, de stockage et de valorisation du carbone émis. Ainsi, dès 2030, quelque 2,4 Mt de CO2 seront captées chaque année. Dès 2050, ce chiffre passera à 5,8 Mt. Le secteur du ciment pourrait ainsi atteindre la quasi-neutralité carbone dès 2050. Le développement d’infrastructures pour la gestion du CO2 permettra l’apparition d’une économie du carbone. Celle-ci entraînera la création d’emplois non délocalisables et ancrés dans les territoires des cimenteries. D’ici à 2040, 2 à 4 milliards d’euros vont être investis pour l’ensemble de la filière, afin de déployer ces nouvelles technologies.

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Une réponse à l’appel du Président de la République

C’est ainsi que cette nouvelle feuille de route est une réponse du Président de la République. En novembre dernier, Emmanuel Macron voulait faire naître une mobilisation collective en faveur de la décarbonation. Le secteur du ciment espère maintenant être accompagné par les pouvoirs publics. En particulier, pour pouvoir mettre en œuvre ses objectifs.

Le principal point est l’accès à une énergie décarbonée. Le déploiement des technologies de captage du CO2 nécessite le doublement des besoins en électricité pour les sites cimentiers. Conscient d’être à un moment charnière, que ce soit pour la transition écologique ou sur la souveraineté industrielle du secteur, Bruno Pillon se dit confiant : « Avec l’ambition que le ciment réponde aux enjeux de résilience, avec la volonté affichée d’accélérer la transition environnementale, France Ciment entend relever les défis d’une construction plus durable. »

Colin Rousselet

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