Bétons non armés : La résistance en traction ne protège pas des chocs !

Rédaction
02/12/2021
Modifié le 13/02/2023 à 13:52

Les ouvrages en bord de mer et certaines berges sont protégés des effets de la houle par des blocs en béton non armé. L’efficacité de ces protections permet de concevoir des ouvrages de plus en plus ambitieux. Cette tendance, conjuguée à l’intensification des tempêtes, conduit à augmenter la taille des blocs, et parfois la résistance en compression du béton. Mais s’accompagne d’une plus faible résistance au choc... Comme l’explique Paul Acker dans le présent article.

Article paru dans le n° 97 de Béton[s] le Magazine.

Photo 1 - Carapace de protection d’une digue contre la houle. [©ACPresse]
Photo 1 – Carapace de protection d’une digue contre la houle. [©ACPresse]

I – Résistance en traction ou résistance aux chocs ?

L’ouvrage qui illustre notre propos est une carapace constituée d’énormes blocs en béton, destinée à protéger une digue et des piles de ponts contre les fortes houles et les tempêtes [Photo 1]. Et plus la houle est forte, plus les blocs doivent être lourds. Les tétrapodes et les Accropodessont les plus connus. Mais appelons “polypode” ce type de blocs. Ceux-ci se caractérisent par des surfaces polyédriques concaves. C’est-à-direcomposées de faces planes, plus faciles à coffrer. Avec notamment, à la naissance de chaque “pode”, une de ces arêtes creuses[Photo 2].

Pour des raisons économiques, mais aussi à cause des risques de corrosion, ces blocs sont non armés.  Or la cause principale de dégradation de la carapace résulte de la casse, soit au cours de la mise en œuvre, soit sous l’action des houles, dont les plus fortes peuvent soulever les blocs. C’est pourquoi, les spécifications sur le matériau exigent que la résistance en traction du béton dépasse une certaine valeur. Cependant, pour satisfaire cette exigence, les règles de l’art ne proposent qu’une seule voie : augmenter la résistance en compression… Cette approche paraît fondée, puisque la plupart des documents réglementaires fournissent des relations qui permettent de calculer une résistance en traction Tà partir de la seule valeur de résistance en compression C. Soit du type T= a + b.C, soit du type T= a.Cn, où l’exposant n= 1/2ou 1/3.

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