360SmartConnect : Mettre de l’intelligence dans la matière grise

Rédaction
09/04/2018
Modifié le 11/08/2020 à 14:06

En faisant intégrer des puces RFID dans le béton, les professionnels de la filière s’offrent la possibilité de donner une nouvelle valeur ajoutée à leur matériau.

Rolland Melet, président de 360SmartConnect. [©ACPresse]

Rolland Melet, président de 360SmartConnect. [©ACPresse]

Créer de la valeur. Fournir du service. Interagir avec l’utilisateur. Il n’y a pas une entreprise, pas un industriel qui ne cherche, d’une manière ou d’une autre, à mettre ces notions en pratique. Le BTP n’y échappe pas. Et peut-être même le béton… De la matière grise, au sens propre du terme, mais qui pourrait, demain, offrir de l’intelligence en plus. En tout cas, Rolland Melet, président de 360SmartConnect, en est persuadé : « La valeur se déplace de la possession à l’usage. Les exploitants, les promoteurs et les entreprises générales sont conscients de cet état des choses, les autres acteurs de l’acte de construire, beaucoup moins… »Celui, qui a l’information et qui la transmet, détient le pouvoir. Le tout est de savoir à partir de quel moment cette information doit être disponible et comment ? Dans le cas du béton – et de la filière que ce matériau représente -, la réponse devrait être : le plus tôt possible ! D’autant que le béton a une histoire à raconter. De manière basique, il peut dire de quoi il est fait, quand et comment il a été fabriqué, dans quelles conditions météorologiques, quelles sont ses caractéristiques, sa durée de vie programmée. « C’est ainsi qu’on donne une première valeur d’usage au matériau », confirme Rolland Melet. En ayant à disposition ces informations, il deviendra par exemple possible de mieux recycler un béton donné en le valorisant en fonction de ses qualités intrinsèques.

Un coffre-fort à données
Encore faut-il pouvoir accéder de manière simple aux informations. C’est là qu’intervient 360SmartConnect. « Nous avons fait développer par STMicroélectronics une puce de type RFID à technologie NFC, acronyme de Near Field Communication, qu’on traduit par “communication en champ proche”. »Pour faire simple, il s’agit d’une technologie de communication sans fil à courte portée et à haute fréquence. La puce “360SmartConnect” offre une durée de vie de 200 ans, de quoi être capable d’accompagner un élément en béton durant toute sa vie. Mais cette puce reste fragile, d’où la nécessité de la protéger d’une carapace. « A ce niveau, la matière béton constitue la gangue parfaite… Le brevet que nous avons déposé concerne justement le fait d’intégrer une puce RFID – NFC dans une matrice en béton. »
La particularité ou l’avantage du RFID est de constituer une technologie embarquée sur des terminaux grand public. De facto, un simple smartphone suffit pour accéder aux informations de base stockées dans la puce, sans avoir besoin de télécharger des programmes tiers (autres que ceux présents en standard, comme un navigateur Web). « Le mobile interagit avec la puce qui peut être considérée comme un coffre-fort à données. »Et les possibilités d’utilisation sont infinies.

Une nouvelle valeur ajoutée
Durant la construction, le chef de chantier peut accéder, via une plate-forme en ligne, à toutes les données du bâtiment, aux plans, aux éléments BIM… Ensuite, c’est l’inspecteur qui assure le suivi de l’ouvrage qui peut introduire des informations sur les contrôles effectués, sur les réparations faites. Ou bien savoir ce qui a déjà été fait, à quand remonte la dernière visite. L’utilisateur, lui, pourra recueillir des informations sur l’état de son bien ou du bien qu’il convoite.
Noyée dans sa matrice en béton, la puce RFID permet de se connecter à une plate-forme cloud de management des données à forte valeur ajoutée : la 360SmartMachine. Elle-même pouvant aller chercher d’autres informations sur la toile. Une puce présente dans une table d’orientation permet ainsi accéder à toutes les informations touristiques ou de service, en un lieu donné.
Aujourd’hui, la technologie 360SmartConnect existe. Les premiers préfabricants commencent à l’intégrer dans leurs éléments. Les autres métiers du béton pourraient suivre… Et ainsi donner une nouvelle valeur ajoutée au béton.

Frédéric Gluzicki

Article paru dans Béton[s] le Magazine n° 68.

Vous avez aimé cet article, et avez envie de le partager ?

Réagir à cet article