Le SNPB fête ses 20 ans

Muriel Carbonnet
22/11/2023
Modifié le 24/11/2023 à 16:47

Le SNPB a fêté en grandes pompes son 20e anniversaire. L’occasion de revenir sur l’histoire et la place du pompage sur le marché, et d’esquisser les chantiers à venir.

De gauche à droite : Antonio Agostinho, président du SNBP, et Jean9Marie Modica, président de la commission Promotion du SNPB, lors de la cérémonie des 20 ans du syndicat. [©ACPresse]
De gauche à droite : Antonio Agostinho, président du SNPB, et Jean-Marie Modica, président de la commission Promotion du SNPB, lors de la cérémonie des 20 ans du syndicat. [©ACPresse]

Le 16 novembre 2023, le Syndicat national du pompage du béton (SNPB) a célébré son 20e anniversaire, à Marseille (13). Le SNPB a dressé à cette occasion le bilan de son action et a rappelé la place qu’occupe actuellement le pompage sur le marché de la construction avec le béton prêt à l’emploi (BPE).

Le syndicat fédère aujourd’hui 112 adhérents, contre 67 adhérents en 2007. Ce qui représente environ 80 % de la profession. Le SNPB constate une progression continue de l’activité du pompage en France. Avec un seuil de 30 % du BPE mis en œuvre en France qui a déjà été franchi. Et les perspectives d’une croissance continue. Même si la dynamique n’est pas la même dans toutes les régions. Ainsi, le pompage est plus présent dans le Sud-Est qu’en Bretagne par exemple. En plus de son principal intérêt qui est de diminuer la pénibilité de la mise en œuvre du béton, cette technique permet d’apporter des réponses concrètes aux problématiques des chantiers.

Aujourd’hui le pompage du béton s’adapte à toutes les tailles de chantiers : des chantiers de construction de logements collectifs et de maisons individuelles, qui requièrent le coulage du béton à la pompe pour les fondations, les planchers ou bien les murs, aux chantiers d’envergure (TGV, métro, autoroutes, tunnels…), nécessitant un cadençage élevé.

A l’origine du SNBP

Mais faisons un petit retour en arrière dans les années 1960. Apparu en France à cette période, le pompage du béton est une technique industrielle dédiée à la livraison du BPE sur les chantiers. Quarante ans plus tard, la profession se fédère. Nous sommes en 2003. Avec l’objectif de promouvoir l’activité en France, de former les professionnels et de sensibiliser les adhérents à la prévention des risques, notamment électriques. « De l’audace il en a fallu en 2003 quand il s’est agi de réunir une profession volontiers frondeuse et dont les chefs d’entreprises cultivaient l’individualisme. […] Pomper le béton n’était pas en 2003 une idée neuve en soi. Se réunir dans un syndicat professionnel pour travailler ensemble à améliorer les conditions de livraison du béton à la pompe et faire croître le taux de pénétration du pompage par rapport aux m3 de béton prêt à l’emploi produits en France, en revanche pour nous c’était très innovant », rappelle Antonio Agostinho, président du SNBP. Cela n’aurait pas été possible sans l’engagement et la persévérance de Daniel Martinez, le premier président du SNPB.

La sécurité, l’ADN du SNPB

Antonio Agostinho, président du SNBP. [©ACPresse]
Antonio Agostinho, président du SNBP. [©ACPresse]

« Quand nous avons créé le SNPB, nous étions confrontés à un défi, celui de réduire le nombre des accidents par électrisation et surtout d’en prévenir les risques. Nous avions vécu trop d’accidents, au point que les pouvoirs publics s’en sont émus et nous ont demandé de leurs proposer un plan d’actions », reprend Antonio Agostinho. Pour cela, le Syndicat crée dès 2004, un Groupe de travail qui conçoit un “ Guide de prévention des risques sur pompe à béton”, couvrant les domaines de l’hygiène, de la santé et de la sécurité. Ensuite, la pose des détecteurs de lignes électriques sur les machines neuves à leur livraison n’étant pas possible pour les constructeurs de pompes à béton, le SNPB le recommande à ses adhérents en seconde monte.

Et c’est donc très logiquement qu’à l’occasion de ses 20 ans, le SNPB a signé avec l’OPPBTP, RTE et Enedis, les gestionnaires des réseaux de transport et de distribution d’électricité, une convention de coopération. Cette dernière vise à sensibiliser et à informer les acteurs du pompage du béton aux risques électriques liés à leur activité.

Toujours dans ce même sens, il y a près de 14 ans, avec l’Afnor, le Syndicat a mis l’accent sur la certification de compétences des formateurs de techniciens de pompes à béton. Aujourd’hui, cette certification se poursuit avec plusieurs dizaines de certifiés.

Et demain ?

Vingt ans ont encore passé et nous sommes en 2023. Le SNPB réaffirme sa conviction que le pompage est une solution inscrite dans son temps et dans les années à venir. Il accompagnera les nouvelles exigences des chantiers : RSE, site propre, respect de l’environnement, optimisation des coûts… Avec toujours l’exigence de progrès, en termes de sécurité des techniciens de pompage, mais aussi la maniabilité des machines et plus particulièrement des tuyaux dont le poids devra se réduire.

Et dans le futur ? « Le pompage de demain, ce sera une livraison toujours plus respectueuse de l’environnement qui pratiquera le zéro déchet sur chantiers. […] Ce sera de plus une livraison qui optimisera non seulement la sécurité des techniciens de pompage, mais aussi la maniabilité des machines et plus particulièrement des tuyaux »

Ainsi, le syndicat fait la promotion de la solution des “big bags”. Ils ont été spécialement étudiés et conçus. Ceci, pour garantir la robustesse et la transportabilité sans déchirement des surplus du béton en perspective de leur recyclage.

Le pompage sera une livraison du BPE qui s’adaptera aux évolutions des solutions constructives des ouvrages en béton. Qui se feront au gré des performances CO2 attendues par les prescripteurs. « C’est une solution particulièrement adaptée à la rénovation et à la surélévation d’immeubles. Notamment en cas d’accès difficile en milieu urbain. Et là, nous sommes et serons demain encore davantage au cœur des problématiques de la construction en France. Qui devra se poursuivre, tout en limitant l’artificialisation des sols. Et donc en construisant la ville sur et sous la ville. […] Dans 20 ans encore, le pompage du béton sera incontournable dans tous les ouvrages », poursuit Jean-Marie Modica, président de la commission Promotion du SNPB.

Mise en lumière des chantiers de pompage de béton les plus remarquables

A l’occasion de cet anniversaire, le SNBP a remis les prix de la 2e édition de son concours photos. Du pompage de “tous les jours” à celui de l’ouvrage d’exception, il n’y a finalement pas tant de différences que cela. Certains sont plus spectaculaires que d’autres, mais tous requièrent professionnalisme et technique. C’est ce que le SNPB a voulu mettre en avant. En organisant cette année le second concours photos de son histoire. Composé de professionnels du secteur, le jury a été sensible à l’esthétique des photos en compétition. Mais a aussi été attentif aux spécificités techniques des chantiers proposés. Tout en restant intransigeant sur le respect des règles de sécurité pour toutes les parties en co-activité. Après un examen attentif de plus de 30 dossiers, le jury a récompensé 5 ouvrages réalisés grâce au pompage du béton.

Le lauréats sont….

La construction d’une passerelle piétonne au Petit-Quevilly (projet porté par Lafarge Normandie). [©Lafarge Normandie & SNPB]

Le coulage sous-marin des fondations des estacades du port de Fécamp (projet porté par Lafarge Normandie). [©Lafarge Normandie & SNPB]

La construction d’une passerelle en béton sur la place du Trocadéro, à Paris (projet porté par Multipompage). [©Multipompage & SNPB].

Le chantier “Barreau de Camelat” avec la construction de deux ponts sur la Garonne et son canal latéral (projet porté par Lafarge Aquitaine). [©Lafarge Aquitaine & SNPB].

Le coulage d’un fonds de fouille, à Saint-Gilles-les-Bains, sur l’île de La Réunion (projet porté la société Teralta). [©Teralta & SNPB]

· La construction d’une passerelle piétonne au Petit-Quevilly. Projet porté par Lafarge Normandie.

· Le coulage sous-marin des fondations des estacades du port de Fécamp. Projet porté par Lafarge Normandie.

· La construction d’une passerelle en béton sur la place du Trocadéro, à Paris. Projet porté par Multipompage.

· Le chantier “Barreau de Camelat” avec la construction de deux ponts sur la Garonne et son canal latéral. Projet porté par Lafarge Aquitaine.

· Le coulage d’un fonds de fouille, à Saint-Gilles-les-Bains, sur l’île de La Réunion. Projet porté la société Teralta.

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