Industrie cimentière : encore dans le rouge

Rédaction
31/03/2016
Modifié le 07/02/2023 à 11:23

Pour l'industrie cimentière en France, l’année 2015 s’est achevée à 17,2 Mt, contre 18,2 Mt un an plus tôt. Bien loin des 24,8 Mt enregistrés en 2007 ou encore du record de 1972, avec ses 32 Mt…

Raoul de Parisot, président du Sfic et, en arrière plan, Arnaud Périgord, responsable des affaires économiques et statistiques.

Raoul de Parisot, président du Sfic et, en arrière plan, Arnaud Périgord, responsable des affaires économiques et statistiques.

« J’estime que nous sommes repartis sur un cycle de croissance », a indiqué ce jeudi 31 mars Raoul de Parisot, président du Syndicat français de l’industrie cimentière (Sfic), lors d’un point de presse présentant les résultats 2015 de la filière. Une note d’espoir, alors que l’industrie cimentière affiche, une nouvelle fois, un recul de la consommation de 5,3 % comparé à 2014. « Nous avons encore perdu 1 Mt, renforçant ainsi le plus bas niveau atteint depuis 1964 ! » Ainsi, l’année 2015 s’est achevée à 17,2 Mt, contre 18,2 Mt un an plus tôt. Bien loin des 24,8 Mt enregistrés en 2007 ou encore du record de 1972, avec ses 32 Mt… Ce résultat n’a pourtant rien d’étonnant, quand on sait que les mises en chantier de logements neufs ont atteint tout juste 352 000 logements l’an dernier, contre quelque 500 000 en 2007.

Et 2016 dans tout ça ? Un léger mieux semble se profiler… Le gouvernement table sur un optimiste + 1,5 % de croissance, alors que les prévisions du FMI, de l’OCDE, de la Communauté européenne et de la Banque de France oscillent entre 1,2 et 1,4 % au mieux. Quant à 2017, les mêmes organismes prévoient une progression de l’ordre de 1,5 à 1,7 %, le tout dans une année d’élection présidentielle. Reste à espérer que le BTP en profitera aussi et ne sera pas, une nouvelle fois, le dindon de la farce ! Car, en attendant, les indicateurs de la production industrielle montrent des signes d’amélioration, exception faite du secteur de la construction… Côté cimentier, les consommations des mois de janvier et de février 2016 affichent une progression de 3,7 % comparé à la même période un an plus tôt (1,21 Mt sur deux mois, contre 1,14 Mt). Dans ce contexte et en regard des perspectives, tant de la FFB que de la FNTP, qui annoncent sur une année mitigée, le Sfic préfère rester prudent, pariant sur une stabilisation de la consommation de ciment. « Vers la fin mai, nous aurons une vision plus précise sur ce que nous pouvons attendre de l’année 2016 », souligne Arnaud Périgord, responsable des affaires économiques et statistiques du Sfic.

Pour le plus long terme, Raoul de Parisot ne veut pas jouer les Madame Soleil, préférant plutôt rappeler les atouts du béton (et donc du ciment) dans le cadre des grandes tendances actuelles. « La densification des villes est inéluctable. Nous ne pouvons pas continuer éternellement à grignoter les terres agricoles et à étendre nos zones urbaines. » Construire plus haut ou en souterrain – le projet du Grand Paris est exemplaire à ce niveau – nécessite du béton. Tout comme le transport collectif en site propre. De même, l’entretien ouvre quelques belles perspectives. « Nombre d’immeubles sont de véritables passoires thermiques qu’il est illusoire de vouloir rénover. Le mieux est souvent de faire table rase pour reconstruire à neuf », conclut Raoul de Parisot.