Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal reçoivent le prix Pritzker 2021

Rédaction
18/03/2021
Modifié le 18/03/2021 à 10:08

Le 16 mars dernier, les architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal ont reçu le prestigieux prix Pritzker 2021.

Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal ont reçu le prix Pritzker 2021. [©Lacaton & Vassal]
Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal ont reçu le prix Pritzker 2021. [©Lacaton & Vassal]

Les architectes français Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal viennent de décrocher le prestigieux prix Pritzker 2021. Distinction suprême dans le domaine, ce prix récompense des années de travail. En effet, les deux architectes ont fondé Lacaton & Vassal, à Paris, en 1987. Diplômés de l’Ecole d’Architecture de Bordeaux, le duo a aussi bien conçu des logements privés que sociaux, des institutions culturelles ou encore des espaces publics et académiques. Leur travail est un plaidoyer pour la justice sociale et la durabilité.

La maison Latapie réalisée à Floirac, près en Bordeaux en 1993. [©Philippe Ruault]
La maison Latapie réalisée à Floirac, près en Bordeaux en 1993. [©Philippe Ruault]

Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal privilégient la générosité de l’espace et la liberté d’utilisation, grâce à des matériaux économiques et écologiques. Ils se sont d’ailleurs fait connaître grâce à la réalisation de la “maison Latapie” à Floirac, près de Bordeaux en 1993. Aux allures de hangar, la maison est à la fois spacieuse, autonome et économique. La préservation de l’existant tient aussi une place importante. Partant ainsi du principe qu’il vaut mieux réutiliser que démolir.

L’usage plus que l’esthétique

« L’existant a de la valeur, si vous prenez le temps et l’effort de l’examiner attentivement, explique Anne Lacaton. En fait, c’est une question d’observation, d’approcher un lieu avec un regard neuf, une attention et une précision… Pour comprendre les valeurs et les manques. Et voir comment on peut changer la situation, tout en gardant toutes les valeurs de ce qui est déjà là. » La réhabilitation de la Tour Bois-Le-Prêtre, un ensemble d’une centaine de logements datant des années 1960, à Paris, en est un bel exemple. Tout comme la rénovation du Palais de Tokyo, devenu depuis le temple de l’art contemporain.

La Tour Bois Le Prêtre, un ensemble d’une centaine de logements datant des années 1960, à Paris. [©Philippe Ruault]
La Tour Bois Le Prêtre, un ensemble d’une centaine de logements datant des années 1960, à Paris. [©Philippe Ruault]

Le duo regarde un projet de façon globale. Dans l’usage, un aspect prioritaire, son environnement et sa dimension économique. Leur sélection judicieuse de matériaux modestes permet aux architectes de construire de plus grands espaces de vie à un prix abordable. A l’image de la réalisation de 14 résidences pour un lotissement social (2005) et des 59 logements (2015) dans des immeubles de faible hauteur, à Mulhouse. « Une bonne architecture est un espace où quelque chose de spécial se produit, déclare Jean-Philippe Vassal. Où vous voulez sourire, simplement parce que vous êtes là. C’est aussi une relation avec la ville, une relation avec ce que l’on voit et un endroit où l’on est heureux. Où les gens se sentent bien et à l’aise. Un espace qui donne des émotions et des plaisirs. »

La rénovation du Palais de Tokyo à Paris a pris fin en 2012. [©Philippe Ruault]
La rénovation du Palais de Tokyo à Paris a pris fin en 2012. [©Philippe Ruault]