Modifié le 11/08/2020 à 16:03

Depuis le boulevard périphérique parisien et la porte de Gentilly, le nouveau concept Jo & Joe ne passe pas inaperçu. Ses 8 niveaux dans un environnement de constructions plutôt basses, ses façades en aluminium anodisé tranchent sur un entourage immédiat plutôt banal et typique de l’entre-deux-guerres.

Le bois pour de multiples raisons

Dans les circulations comme dans les chambres et les dortoirs, pas de faux-plafonds, les fluides et les gaines de ventilation restent apparents. [©Gérard Guérit]
Dans les circulations comme dans les chambres et les dortoirs, pas de faux-plafonds, les fluides et les gaines de ventilation restent apparents. [©Gérard Guérit]

Ce qui plaît d’emblée avec Jean-Paul Viguier, architecte du projet, c’est qu’il utilise le bois lorsque c’est utile, pas pour répondre à la mode du moment. Il explique que ce matériau s’est imposé pour des multiples raisons, à commencer par la présence d’un terrain de très mauvaise qualité, les anciennes carrières et les fontis n’étant jamais très loin dans ce secteur. S’y ajoutent les contraintes d’accès et la nécessité de réaliser un chantier le plus court, le plus discret et le moins polluant possible. Les habitants de ce quartier plutôt pavillonnaire ont dû lutter des années contre les nuisances du boulevard  périphérique tout proche. Ils n’avaient pas envie de subir les contraintes d’un chantier classique. La construction bois, du fait de la préfabrication et la filière sèche, répond en tous points à cette volonté croissante de minimiser l’impact d’un chantier situé dans un quartier très urbanisé. Et Jean-Paul Viguier de conclure : « La ville doit pouvoir se transformer avec des idées neuves. Avec ce projet nous avons cherché à établir une vraie connexion entre l’extérieur et l’intérieur, tout en prévoyant de pouvoir faire évoluer les aménagements intérieurs, à terme si besoin ». François Leclerc, directeur de la marque, explique avoir voulu commercialiser un projet “hybride”, en combinant les attentes des clients des auberges de jeunesse et ceux de l’hôtellerie économique.

L’agencement des dortoirs reste là encore éloigné de l’image classique des auberges de jeunesse. [©Takuji Shimmura]
L’agencement des dortoirs reste là encore éloigné de l’image classique des auberges de jeunesse. [©Takuji Shimmura]

« Nous avons retenu trois règles de base, explique ce dernier : un bassin important de population, être dans les villes et près d’un nœud de transports en commun. Le pari n’était pas gagné d’avance, et nous avons retenu pour cela quelques idées nouvelles. Ce projet propose des dortoirs, mais aussi des chambres privatisables à un, deux ou trois lits. Un bar, ainsi qu’un vrai service de restauration permettent de répondre aux attentes de tous types de clients, avec une convivialité, qui transcende les stéréotypes des enseignes classiques. Différents types d’hébergement sont disponibles. Que ce soit dans les dortoirs ou dans les chambres privatives, nous n’avons rien sacrifié au confort : tous les lits individuels ont des dimensions de 2 m x 1 m. Jo & Joe propose aussi un concept unique “les cabines”, pour ceux qui hésitent entre un lit superposé dans un dortoir et une chambre privée. Cet espace privatif apporte, en effet une certaine intimité, à mi-chemin des chambres partagées et privatives ».

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