GTQE : « La gestion des ponts thermiques est irréversible. »

Rédaction
22/09/2020
Modifié le 24/09/2020 à 11:20

Au sein du Pôle de compétitivité Fibres Energivie, le Groupe de travail sur la qualité de l’enveloppe mène une réflexion globale sur la qualité de l’enveloppe du bâtiment.

Retrouvez l’édition numérique de Bâti & Isolation n°11.

Raphaël Kieffer : « La gestion des ponts thermiques est irréversible. » [©Schöck]
Raphaël Kieffer : « La gestion des ponts thermiques est irréversible. » [©Schöck]

Créé il y a 5 ans, le Pôle de compétitivité Fibres Energivie fédère tous les professionnels de la chaîne de valeur du bâtiment. L’objectif : développer la capacité d’innovation des acteurs de la filière. Au sein du Pôle, le Groupe de travail sur la qualité de l’enveloppe1 (GTQE) a engagé, comme son nom l’indique, une réflexion sur l’enveloppe du bâtiment. « Nous souhaitons attirer l’attention sur la question, explique Raphaël Kieffer, membre du groupe de travail et Dg de Schöck France. Et montrer les conséquences positives d’un bon traitement. »

En effet, le GTQE a plusieurs fois pris la parole à ce sujet [Lire notre article], avec la volonté de faire bouger les lignes. Non seulement au niveau de la réglementation, mais aussi, au niveau des pratiques.

« Un bâtiment performant permet de donner de la valeur au bâtiment, d’améliorer la qualité de vie et le reste à vivre des occupants. » Les ponts thermiques font partie des problématiques à prendre en compte. « Tout cela doit se faire dès le départ. Nous ne pouvons pas dire, “ce n’est pas grave, nous traiterons les ponts thermiques plus tard…” La gestion de ces points sensibles est irréversible. » D’autant plus que, la RT 2012 n’impose qu’une performance globale du bâtiment, où 60 % des ponts thermiques doivent être résolus.

« Nous continuons à construire des passoires thermiques »

Aujourd’hui, la réglementation est basée sur une réflexion en consommation énergétique et la tendance est plutôt à la recherche d’un résultat. « Ce n’est pas la bonne méthode. Si vous voulez aller à Biarritz, le GPS va vous faire plusieurs propositions de moyens – le plus court, sans péages… – pour arriver à votre objectif. Il ne vous dit pas “c’est là, débrouillez-vous” ! C’est pareil pour le bâtiment, le

Cet article est réservé aux abonnés
des revues Béton[s] le Magazine et Process Industriels.

En plus de votre magazine, profitez d’un accès illimité à l’ensemble des contenus et services du site www.acpresse.fr :

  • Lecture de l’intégralité des dossiers thématiques, reportages chantiers, fondamentaux, histoire de la construction…
  • Consultation des indicateurs économiques (chiffres et analyses)
  • + vos newsletters pour suivre l’info en continu
Je m'abonne
chemin importe. Et si nous étions dans une logique de calcul d’émission de carbone, cela changerait la donne. » Pourtant, en Europe, la gestion des ponts thermiques est acquise. « Nous sommes le pays qui autorise le plus de “trous”. Par exemple, sur un bâtiment de 10 étages, si seulement 6 sont traités, nous sommes dans les règles. D’une certaine manière, nous continuons à construire des passoires thermiques. »

Vers une réglementation ambitieuse ?

Afin de sortir de cette spirale infernale, le GTQE a fait plusieurs propositions pour une RE 2020 plus ambitieuse. « Il faut améliorer la conception et le suivi de chantier. Nous sommes pour la systématisation du commissionnement2 et l’introduction d’une cascade d’exigences. » A l’image d’un Bbio équivalent à un standard RT 2012 – 40 %, d’un renforcement des seuils de limitation de ponts thermiques. Ou encore, d’une réintroduction de bibliothèques de bases de données de ponts thermiques. Elles devront être mises à jour à partir des configurations et des méthodes constructives actuelles. « Nous avons bon espoir que la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages prenne en compte nos recommandations, conclut Raphaël Kieffer. Mais, au vu des différentes annonces, il y a des risques que les exigences de performances de la RE 2020 ne soient pas à la hauteur… »

1Les membres du Groupe de travail sur la qualité de l’enveloppe : Pôle Alearisque, Draber-neff, Etanco, le cabinet d’ingénierie énergétique Manaslu, société Medieco, le Groupement du mur manteau, le bureau d’études Pouget Consultants, Schöck France, le Syndicat national des bardages et vêtures isolées (SNBVI) et le Pôle Fibres-Energivie.

2Le commissionnement, ou commissionning, permet de définir les moyens à mettre en œuvre. Et ce, pour atteindre les niveaux de performance de la réglementation mais aussi des différents labels.

Cet article est réservé aux abonnés
des revues Béton[s] le Magazine et Process Industriels.

En plus de votre magazine, profitez d’un accès illimité à l’ensemble des contenus et services du site www.acpresse.fr :

  • Lecture de l’intégralité des dossiers thématiques, reportages chantiers, fondamentaux, histoire de la construction…
  • Consultation des indicateurs économiques (chiffres et analyses)
  • + vos newsletters pour suivre l’info en continu
Je m'abonne

Vous avez aimé cet article, et avez envie de le partager ?

Réagir à cet article