Encore marginale il y a une vingtaine d’années, la ouate de cellulose s’impose maintenant comme une référence parmi les “isolants écologiques”.
La ouate de cellulose n’est ni un produit industriel, issu du pétrole comme les polystyrènes ou les polyuréthannes. Ni une matière d’origine naturelle comme le chanvre, le lin ou la paille. En fait, la cellulose est un composant organique très répandu, puisqu’il s’agit de la substance la plus courante dans la paroi des cellules végétales. Et en particulier du bois auquel elle confère solidité et résistance à la traction. La ouate de cellulose, aujourd’hui commercialisée comme isolant, est issue, pour l’essentiel, du recyclage du papier journal (notamment stocks d’invendus) ou de coupes de papier neuf d’imprimerie. Cela explique pourquoi les fabricants organisent souvent un circuit court de tri et de collecte du papier. Parfois en recourant à l’économie sociale (association Emmaüs par exemple).
Par ailleurs, certaines entreprises ont mis en place des partenariats avec des éditeurs. A l’instar de la société Cellaouate dans le Finistère ou de Ouateco dans les Landes. L’impact économique et environnemental de cette filière s’avère prometteur. Ainsi, selon une étude canadienne, recycler une tonne de journaux permet de “sauver” 19 arbres, 3 m3 de déchets, 4000 kWh d’énergie, 29 000 l d’eau et quelque 30 kg de CO2. Selon la Cima (Cellulose insulation manufacturers association), isoler une maison de 150 m² avec de la ouate de cellulose revient à recycler la quantité de papier qu’une personne utilise en 40 ans.
Une production économe en énergie
Le process de fabrication de la ouate de cellulose enchaîne une série d’interventions. La première est le broyage des journaux, préalablement triés et débarrassés de leurs éventuels déchets (emballages plastiques, feuilles souillées de graisse…). Le papier est ainsi réduit en filaments. Si nécessaire, un criblage permet de séparer les métaux (comme les agrafes). Intervient ensuite l’ajout d’additifs indispensables pour assurer au papier des propriétés ignifuges et fongicides. Autorisant son utilisation comme isolant dans le bâtiment. Selon les fabrications, le pourcentage d’additifs varie entre 10 et 20 %. Ce qui signifie que le papier recyclé compte pour 80 à 90 % dans le produit fini. Un second broyage transforme les filaments additivés en flocons. Avant d’être emballée, La ouate est enfin pesée et compressée. L’industriel (ou son revendeur) livre ensuite sur le chantier dans des sacs de 12 à 15 kg.
La production de ouate de cellulose en flocons a comme vertu environnementale majeure un très faible niveau de consommation en énergie grise : de 6 à 35 kWh pour 1 m3. A comparer à environ 50 kWh pour un m3 de chanvre, 150 à 250 kWh pour un m3 de laine de verre, 500 à 800 pour le polystyrène. Sans parler des 1 000 kWh exigés par la production d’un m3 de polyuréthane (dont le pouvoir isolant est supérieur, mais cet avantage ne compense pas son “coût” en énergie grise). La ouate de cellulose est également compressée à chaud, avec des fibres de lin, sous forme de panneaux semi-rigides. Ou de panneaux minces rigides, principalement destinés à l’isolation acoustique.
Plusieurs techniques de pose
Les domaines d’application de la ouate de cellulose couvrent l’ensemble de l’enveloppe. On peut en effet l’utiliser en façade, pour isoler une couverture, une cloison (affaiblissement phonique). Ou encore un plancher (en surface dans un comble “perdu”, dans l’épaisseur de la paroi ou en flocage par en dessous). Quatre techniques sont couramment pratiquées. La plus simple est l’application manuelle de la ouate de cellulose en vrac. Elle présente le risque de laisser subsister des vides ou au contraire des concentrations ponctuelles de matière. Pour cette raison, il est recommandé pour ce mode de pose de préférer une ouate non compactée. Mais, il existe également de la ouate de cellulose sous forme de granules reconstituées adaptées à cet usage.
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