Norme EN 206-1 : Une norme européenne et des spécificités françaises

Rédaction
11/03/2013
Modifié le 25/10/2021 à 12:53

Entrée en vigueur dans sa version révisée le 12 décembre, la norme NF 206-1 est une transposition de la norme européenne EN 206-1, avec quelques ajouts collant aux spécificités du marché français. Pour mieux la comprendre, le SNBPE organise un tour de France de présentation de ces évolutions.

Entrée en vigueur dans sa version révisée le 12 décembre 2012, la norme NF 206-1 est une transposition de la norme européenne EN 206-1, avec quelques ajouts collant aux spécificités du marché français. Pour mieux la comprendre, le SNBPE organise un tour de France de présentation de ces évolutions. L’occasion de mieux comprendre cette nouvelle norme.

Première évolution : la reconnaissance de la notion de béton auto-plaçant (Bap). La définition de celui-ci étant : un béton qui s’écoule et se compacte par seul effet gravitaire, capable de remplir le coffrage avec son armature, ses gaines, réservations, etc., tout en conservant son homogénéité. Il devra être produit dans le respect des règles complémentaires définies dans la norme NF EN 206-9.

L’utilisation des granulats recyclés a été autorisée, mis à part dans les bétons précontraints, mais dans des proportions limitées. Ainsi, la Commission de normalisation a défini différents pourcentages de substitution, selon la qualité des granulats, de la résistance attendue du béton, et des conditions climatiques de coulage. Les taux de substitution pourront être modifiés avec les résultats du projet RecyBéton lancé en 2012 pour quatre ans.

Pour les additions, l’utilisation en tant que liant de substitution est étendue aux ciments CEM II/A, déjà additionnés. La norme intègre aussi le métakaolin.

Les classes d’exposition ont, elles, été simplifiées. La norme reprend l’Eurocode 2. Et les tableaux de spécification pour les BPE et les bétons préfabriqués, en fonction de leur classe d’exposition, ont été homogénéisés.

La norme assouplie la formulation des bétons exposés à un gel modéré avec salage fréquent en n’obligeant plus l’utilisation d’entraîneur d’air, à condition d’un surdosage du ciment.

La commission a créé une nouvelle catégorie de béton : le béton d’ingénierie. Il s’agit d’un béton formulé exclusivement pour un projet, sur une période donnée. Il déroge donc aux critères prescriptifs de la norme et doit se soumettre à des essais initiaux et des contrôles spécifiques. Il est en fait formulé après une étude préliminaire en laboratoire et doit être accepté par le client et le fabricant du béton. Deux types du béton d’ingénierie sont autorisés par la norme : un béton avec un important taux de substitution de ciment par du laitier (jusqu’à 50 % pour un CEM I) et un autre, avec un mélange de deux ciments de même marque.

Enfin, la traçabilité du béton est augmentée par l’obligation du fournisseur de communiquer le détail des dosages du béton. Ainsi, le bon de livraison doit préciser le code du granulat et sa nature, le type et la classe de résistance du ciment, les additions, et l’éventuelle mention « béton d’ingénierie ». C’est une transcription du protocole signé en 2009 par le SNBPE et la FFB, la FNTP, l’EGF-BTP et l’UMGO.