La FNB dit non à Le Foll

Rédaction
16/12/2014
Modifié le 12/08/2020 à 22:54

La FNB a adressé une lettre au ministre Stéphane Le Foll décrivant sa volonté de ne pas vouloir apposer sa signature au contrat de filière du Comité stratégique de la filière bois signé le 16, au ministère de l’Agriculture.

p28-cl-philippe-siatAprès avoir manifesté sa profonde exaspération le 7 octobre dernier sur l’incompréhension du gouvernement face aux problématiques auxquelles la filière bois est confrontée depuis plusieurs années, la FNB a annoncé le 15 décembre par une lettre adressée à Stéphane Le Foll sa volonté de ne pas vouloir apposer sa signature au contrat de filière du Comité stratégique de la filière bois signé le 16, au ministère de l’Agriculture, en présence notamment de Ségolène Royal, Stéphane Le Foll et Emmanuel Macron. « Depuis plusieurs mois, nous avons des discussions avec le gouvernement, afin d’expliquer la détresse des professionnels du bois. Nous sommes reçus au sein des ministères, faisons part de nos solutions. On nous écoute, puis rien. Aucune disposition », déplore Philippe Siat, le nouveau président de la FNB. « Dans ce contexte, la FNB ne peut cautionner ce contrat qui ne va pas dans le sens d’une filière française du bois forte. Et, comment le gouvernement peut-il signer aujourd’hui un contrat de filière sans la FNB ? », s’interroge le chef de file de la FNB, l’une des plus importantes organisations professionnelles des entreprises de la filière forêt-bois, représentant à elle seule 1 750 entreprises françaises.

Dans son courrier, la FNB détaille point par point les motivations de son refus au ministre de l’Agriculture. En première ligne, les exportations massives de bois vers l’Asie. Un manque à gagner considérable : 800 M€ de valeur ajoutée rien que pour l’année 2013, chiffre la FNB. « Le gouvernement refuse dans le contrat de filière de prendre une résolution ferme et claire sur le sujet de l’exportation des grumes et de déployer un plan d’action national et communautaire pour y mettre fin. Les services du ministère de l’Agriculture proposent même d’annuler le 1er janvier 2015 la hausse des redevances phytosanitaires instaurée en octobre 2014. Un recul insupportable pour les scieries qui manquent de bois. En 2014, ces exportations sont à un niveau record : + 100% pour le chêne, + 70% pour le hêtre », explique Philippe Siat. Autre motivation, l’investissement. La FNB déplore qu’aucun dispositif de provision pour investissements n’ait été retenu par le gouvernement dans le Comité stratégique de filière. « Investir, c’est l’avenir », poursuit-il. « La provision pour investissements constitue un levier démultiplicateur et puissant pour nos entreprises où le capital investi est lourd. Lutter à armes égales dans une compétition internationale est vital pour nos entreprises si nous voulons survivre demain. » Enfin, dernier point dans le courrier, le manque de bois : « Il manque à ce jour 3 à 5 Mm3 pour servir tous les industriels hexagonaux. Développer la demande en bois sans résoudre préalablement et durablement le problème de la mobilisation forestière constitue à nos yeux une menace sérieuse pour l’industrie française », indique Philippe Siat. « En l‘état, ce contrat va favoriser l’import massif de bois, car sans bois en quantité suffisante pour tous les secteurs de la filière, la demande va se servir auprès de la concurrence, à l’étranger ! ». La FNB demande ainsi au gouvernement une politique puissante de l’offre pour permettre un rééquilibrage du marché, favorable au bois français.

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