France Ciment : Pour des ajustements au MACF

Muriel Carbonnet
08/09/2023
Modifié le 02/11/2023 à 10:24

L’industrie cimentière française soutient le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) et rappelle plusieurs points d’ajustements nécessaires.

France Ciment soutient le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF). [©ACPresse]
France Ciment soutient le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF). [©ACPresse]

Avec le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), l’Union européenne va soumettre certains des produits importés les plus carbonés à un “prix du CO2”. Un outil de lutte contre le “dumping climatique”, dont l’objectif est de préserver la compétitivité des industries européennes. Et d’encourager leurs efforts de décarbonation.

Les industriels européens sont soumis au “marché carbone”. Il est donc logique que les industriels non-européens s’acquittent aussi du coût carbone de leurs produits importés. Il s’agit juste d’appliquer à tous les acteurs les mêmes règles du jeu en matière de tarification du carbone. Ceci, pour préserver la compétitivité des industriels européens et accélérer la transition écologique.

Lire aussi : France Ciment – ex-Sfic – accélère la décarbonation

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« L’industrie française du ciment appelait de ses vœux depuis plusieurs années un mécanisme de protection aux frontières. Un outil de lutte contre les “fuites de carbone” sans lequel la compétitivité et donc la survie du secteur cimentier français serait remise en question. Essentiel, le texte actuel est perfectible. Des ajustements clefs sont encore nécessaires pour une mise en œuvre efficace », précise Bruno Pillon, président de France Ciment.

Des ajustements nécessaires

Ainsi, favorable à ce dispositif, France Ciment entend participer aux phases test de déploiement du MACF. Et rappelle plusieurs points d’ajustements nécessaires. Il lui semble important de développer un système de contrôle robuste pour mesurer les émissions directes. Et ainsi éviter tout risque de contournement. Le syndicat propose de trouver une solution pour éviter que les exportations européennes ne soient pénalisées, avec un coût du carbone qu’elles sont seules à supporter et ne perdent des marchés à l’export.

De plus, il faudrait s’assurer que le MACF prenne bien en compte l’ensemble des coûts du carbone. Mais aussi, le surcoût engendré par la répercussion des coûts du carbone sur le marché de l’électricité. Enfin, il lui serait important d’apporter des réponses aux secteurs industriels inquiets des risques de fuites de carbone sur les produits transformés non soumis au MACF. « Par ailleurs, nous appelons à un dialogue constructif entre l’administration et les secteurs industriels concernés pour mettre en œuvre des formalités douanières adaptées à la réalité des entreprises. »

Le MACF en quatre questions

Quel est le principe du MACF ?
Le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières ou MACF soumet certains produits importés dans le territoire douanier de l’Union européenne à une tarification du carbone équivalente à celle appliquée aux industriels européens fabriquant ces produits sur place.

A quoi ça sert ?
Le MACF lutte contre les “fuites carbone”. Le ciment, l’aluminium, l’acier, les engrais azotés et l’hydrogène sont soumis au même prix du CO2.

Qu’appelle-t-on les “fuites de carbone” ?
Les “fuites de carbone“ sont le processus de délocalisation de productions industrielles émettrices en carbone hors de l’UE. Ceci, vers des pays dans lesquels la législation environnementale est moins contraignante. Sans le MACF, ces produits importés ne sont pas soumis au prix du CO2. Ils seront donc moins chers.

Quel lien y a-t-il entre MACF et fin des quotas gratuits de CO2 ?
Les industries émettrices de gaz à effet de serre de l’UE doivent acheter des quotas d’émissions selon le nombre de tonnes de CO2. C’est le “prix du CO2” ou le “coût carbone”. Jusque-là, des quotas gratuits étaient alloués à ces entreprises européennes. Mais ces quotas vont disparaître d’ici 2034. Le MACF est donc indispensable. Production en Europe ou importation doivent être soumises au même prix du CO2.

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