Devenir… Chapiste : « La chape est un métier de précision »

Rédaction
05/10/2018
Modifié le 27/07/2020 à 17:16

La chape fluide s’est développée aussi vite que les planchers chauffants ont envahi les maisons individuelles. Elle nécessite une certaine dextérité et une précision certaine dans sa mise en œuvre. Explication avec Christian Brault, artisan chapiste chez Surface.

 

Christian Brault, artisan chapiste chez Surface. [©Surface]

Christian Brault, artisan chapiste chez Surface. [©Surface]

 

« Le chapiste, c’est la personne qui met en place la chape fluide fabriquée et fournie par le fabriquant de chapes ciment ou anhydrite. Cela commence par une bonne préparation du chantier. Je me rends chez le client le jour avant que l’on commence le coulage. L’essentiel de la préparation est de bien mettre à niveau le sol. Pour cela, nous faisons des ragréages et nous bouchons les plus gros trous. Nous regardons aussi ce qu’ont fait les installateurs du plancher chauffant, car celui-ci n’est pas toujours parfaitement mis en place et, quelques fois, ceci peut mettre en péril notre chape. Ensuite, il faut fixer les piges de niveaux. C’est-à-dire mettre les repères qui nous aideront le lendemain à avoir une chape parfaitement plane.

Pour être chapiste, il faut être très appliqué

Evidemment, avant de faire la commande, nous avons conseillé le client, la chape est un produit technique qui reste peu connu. C’est donc important de bien l’accompagner. Personnellement, si le temps dont je dispose pour réaliser le projet le permet, je conseille la chape anhydrite. Ensuite, lorsque la toupie arrive avec le produit, il faut que nous portions une grande attention aux tests de conformité que nous devons faire. Il s’agit d’un simple essai d’étalement. Si celui-ci est satisfaisant, nous passons à la mise en œuvre.


Nous utilisons une machine à compresseur avec une trémie qui expulse le produit à l’intérieur de la maison. C’est la partie critique de l’opération. Il faut être très appliqué, c’est un métier de précision. Une fois que la chape est coulée, qu’elle est bien à niveau, il faut la battre. C’est-à-dire expulser les petites bulles présentes dans la chape, à l’aide d’une batte, une sorte de réglette que l’on passe en surface.
Il faut être deux au minimum par chantier. Le chapiste qui coule la dalle et qui fait la mise en place. Et son manœuvre, qui s’occupe de l’alimentation en tuyaux lors de la mise en œuvre et qui nettoie les outils. Cela fait un peu partie de la formation, parce qu’il n’y a pas vraiment de cursus. En tout cas, il n’y a pas de diplôme dédié. C’est une formation par l’expérience dans les entreprises. Il y a, par contre, un agrément auprès des fournisseurs. Un “club des chapistes” d’une marque, dans lequel on est accepté après formation et tests sur chantiers. Et une fois que l’agrément est accordé, nous sommes souvent contrôlés. »

Propos recueillis par Yann Butillon

Abécédaire du chapiste

A comme Avantages
C’est un métier rapide. Nous faisons quasiment une intervention par jour. C’est aussi un métier où la précision est très importante. Et nous laissons aussi un support parfait pour le client, support sur lequel le carreleur va pouvoir travailler facilement. Nous sommes un simple maillon de la chaîne, mais un maillon essentiel. Pour toutes ces raisons, il y a une vraie montée d’adrénaline au moment de la mise en œuvre. C’est grisant.

I comme Inconvénients
C’est lié au fait de l’on recouvre le travail d’autres corps de métiers et que nous rendons des comptes sur l’aspect final. Il nous arrive parfois de croiser la route de personnes qui n’ont pas travaillé proprement. Nous devons donc souvent faire des reprises. C’est stressant, sans parler des problèmes éventuels concernant le produit en lui-même.

L comme Lieu de travail
C’est surtout le chantier. Il y a un peu de travail de bureau avec de l’administratif, mais ce n’est pas la principale activité.

M comme Matériaux
La chape fluide anhydrite ou ciment est l’essentiel de nos matériaux. Il y a aussi un produit de ragréage qui nous permet de faire les remises à niveau.

M comme Matériels

Le laser pour les niveaux, les piges comme repères, puis la machine pour la mise en place de la chape et enfin, la batte pour le débullage.

M comme Missions
C’est couler la chape, qui permet de couvrir et sécuriser le plancher chauffant.

Q comme Qualités
Il faut être sérieux dans les prises de niveaux et dans la mise en œuvre, car le client fait confiance à une personne qui doit lui rendre des comptes.

S comme Salaire
C’est aux alentours du Smic.

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