Cramif : Réduire l’accidentalité en préfabrication

Rédaction
29/04/2017
Modifié le 29/04/2021 à 16:51

Partenaires du salon Préventica Paris1, la Cramif et la Cnamts ont fait le constat d’une accidentologie importante dans le domaine de l’industrie du béton. Et pour pallier le problème, les deux organismes ont engagé un vaste programme de prévention et de sensibilisation.

Retrouvez cet article dans le n° 70 de Béton[s] le Magazine

Un poste de travail bien pensé et sécurisé, et un port systématique des EPI permettent de réduire, presque en totalité, les risques d’accident. [©ACPresse]
Un poste de travail bien pensé et sécurisé, et un port systématique des EPI permettent de réduire, presque en totalité, les risques d’accident. [©ACPresse]

En France, l’industrie du béton compte quelque 850 établissements et emploie plus de 15 000 salariés. Malgré une activité concentrée dans des usines dédiées, ce secteur génère une fréquence de 65 accidents du travail avec arrêt pour 1 000 salariés (chiffres 2015) et un taux de gravité élevé. De ce fait, elle se place parmi les activités les plus accidentogènes du pays et bien au-dessus du secteur du BTP. L’absence de politique de prévention au sein de certains établissements, la méconnaissance des principes généraux de prévention, le manque d’organisation et de formation, la vétusté des équipements de travail y sont pour beaucoup. Des pathologies récurrentes sont aussi à déplorer telles que les troubles musculo-squelettiques (TMS) des membres supérieurs, des lombalgies, des surdités, des silicoses ou encore des cas d’eczémas.  

Afin de corriger ces mauvais résultats en matière de sinistralité, la Caisse régionale d’assurance maladie d’Ile-de-France (Cramif) a engagé un programme régional de prévention sur l’activité de la préfabrication béton. Ainsi, les mesures de prévention prioritaires à mettre en œuvre visent à supprimer les risques de chutes de hauteur et de plain-pied, et à sécuriser l’utilisation des équipements de travail, y compris des machines. 

Jusqu’à 75 000 € d’aide

En même temps, il s’agit de réduire les manutentions manuelles et les postures contraignantes, les risques liés aux vibrations et au bruit, les expositions aux agents chimiques dangereux, tels que les poussières de bois ou de silice, les fumées de soudage, les huiles de décoffrage non végétales…

La stratégie de prévention consiste à accompagner certains établissements ciblés, à capitaliser les connaissances et recommandations puis, à engager le déploiement de plans d’actions par intervention directe ou par le biais de partenariats. 

De plus, à l’été 2016, la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) et la Fédération de l’industrie du béton (Fib) ont signé une convention, qui permet aux entreprises de moins de 200 salariés de pouvoir bénéficier d’une aide financière, pouvant atteindre 75 000 €. Ainsi, le contrat de prévention, établi par les caisses régionales (Carsat, CGSS, Cramif), vise la prévention des TMS, l’arrimage et la sécurisation des transports et livraisons, ou encore la mise en sécurité des silos. De plus, une aide financière simplifiée dite “AFS Filmeuse +” est mise à disposition pour les entreprises de moins de 50 salariés, qui souhaitent investir dans du matériel de filmage automatique et ainsi prévenir les risques liés aux manutentions manuelles.

La recommandation R 362 de la Cnamts s’intéresse à la fabrication, à la manutention, au stockage, au transport et à la mise en place des éléments en béton de grandes dimensions. [©ACPresse]
La recommandation R 362 de la Cnamts s’intéresse à la fabrication, à la manutention, au stockage, au transport et à la mise en place des éléments en béton de grandes dimensions. [©ACPresse]

En partenariat avec le Cérib

Dans le même ordre d’idée, afin d’aider les entreprises dans leur démarche d’évaluation des risques, des guides de prévention “Approche participative par branche (APPB)” ont été élaborés dans le cadre d’un partenariat entre l’assureur institutionnel et la filière professionnelle, avec l’appui technique du Centre d’études et de recherches de l’industrie du béton (Cérib). Sept de ces guides sont téléchargeables sur le site de la Cramif : “Analyse et traitement des risques”, “Aide à l’acquisition d’un équipement de travail”, “Précontrainte”…

Enfin, les organisations professionnelles de l’industrie du béton et du BTP collaborent ensemble, avec le soutien des organismes de prévention, afin de communiquer et de promouvoir auprès des entreprises et des salariés les bonnes pratiques à mettre en œuvre dès la phase conception. Ceci, afin d’assurer un montage ultérieur en sécurité sur chantier. A titre d’exemple, le référentiel ED 6118, publié par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), recommande les prescriptions minimales à intégrer en usine pour les Murs à coffrage intégré (MCI). Peut être aussi citée la Recommandation R362, relative aux éléments béton de grandes dimensions.

Franck Pottier
Ingénieur conseil à la Cramif

1Préventica Paris se tiendra du 20 au 22 juin prochain au parc des Expositions de la porte de Versailles.

Retrouvez cet article dans le n° 70 de Béton[s] le Magazine