L’Unicem appelle à bannir le terme trompeur de “bétonisation” et à reconnaître la contribution du béton aux territoires durables. En interpellant médias et pouvoirs publics.
« Opposer béton et écologie est une impasse. Il faut parler de solutions constructives, contextualisées et performantes. Le béton a toute sa place dans cette logique, en lien avec les autres matériaux. » Voici en quelques mots la posture d’Alain Plantier, président de l’Unicem, qui veut tordre le coup au terme “bétonisation”, trop souvent employé à tort et à travers. En effet, si l’on cherche sur le Net sa définition, on ne trouve qu’une littérature à charge. Là, le terme “bétonisation” suscite bien de débats, souvent perçu comme un fléau pour notre environnement. Les détracteurs sont nombreux… Même Le Robert s’y met : “terme péjoratif : construction massive de bâtiments. Exemple : la bétonisation du littoral”. Bref, marre de ces amalgames ! Oui, bien sûr, durant les Trente Glorieuses, face à la démographie et aux besoins de logements, des barres d’immeubles en béton ont été construites, parfois à la va-vite. Oui, c’est moche, aujourd’hui. La faute au béton ? Pas nécessairement. Le manque flagrant d’entretien n’y est pas étranger non plus…
N’en déplaise aux esprits chagrins !
Depuis, 50 années sont passées, le béton – tout comme les techniques constructives et l’architecture – a évolué. Idem pour la société dans son ensemble ! Il est donc essentiel de prendre du recul et d’examiner la “bétonisation” sous un nouvel angle, plus nuancé. L’Unicem nous invite à réfléchir à la manière, dont nous utilisons ce vocable, qui, selon le syndicat, est « trompeur et stigmatisant ». Il est vrai que “bétonisation” est souvent – pour ne pas dire toujours – associée à “artificialisation des sols”, “étalement urbain” et “destruction des espaces naturels”.
Bien sûr, logements, routes, ouvrages d’art, zones d’activité… sont de plus en plus nombreux. Toutefois, il est utile de le rappeler, que ces infrastructures ne sont pas toutes construites avec le seul matériau béton, loin s’en faut… Vive la mixité ! Mais il existe pourtant nombre de réalisations qui font la part belle au béton, qui devient une prouesse architecturale. Et quid du béton comme œuvre artistique ? Des artistes, des designers.. l’utilisent dans leurs créations.
Au fil du temps bien sûr, les espaces naturels ont reculé face à l’expansion urbaine et aux besoins d’aménagement du territoire. Cependant, réduire le béton à un simple synonyme de dégradation environnementale reste une erreur. D’autant plus que le béton, dès lors qu’il est utilisé de manière réfléchie et responsable, constitue un véritable allié dans la construction de territoires durables. N’en déplaise aux esprits chagrins !
Ne pas opposer béton et écologie
Prenons un moment pour considérer les avantages que peut offrir le béton. Dans un contexte de dérèglement climatique, il se présente comme un levier d’adaptation et de résilience. Grâce à des formulations toujours plus respectueuses de l’environnement (à empreinte carbone réduite, en particulier), le béton permet de concevoir des infrastructures durables, aptes à résister aux aléas climatiques. Les surfaces perméables pour la gestion des eaux pluviales sont d’autres exemples applications positives. Toute comme la réalisation de bâtiments optimisés sur le plan thermique et acoustique et l’intégration de matériaux issus du recyclage. On le voit, le béton est un matériau indispensable à la construction de logements accessibles, de réseaux de transport collectif et d’équipements publics. En ce sens, il contribue à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens et à la création de villes plus fonctionnelles et inclusives. Il est donc crucial de ne pas opposer de manière systématique béton et écologie.
La clef réside dans l’équilibre
« Au lieu de cela, nous ne pouvons qu’encourager un dialogue constructif sur les solutions qui intègrent le béton dans une approche durable. L’évaluation des projets doit se faire sur des critères objectifs, tels que l’analyse du cycle de vie et le bilan carbone, plutôt que sur des concepts flous qui alimentent les peurs », insiste Alain Plantier. Et de conclure : « L’utilisation du béton ne doit pas être perçue comme une menace pour notre environnement. Elle doit être une opportunité de repenser nos pratiques de construction et d’aménagement. En adoptant une approche systémique et en valorisant les solutions constructives, nous pouvons tirer parti des avantages du béton, tout en préservant notre planète. La clef réside dans l’équilibre et dans la responsabilité, afin de bâtir un avenir durable pour tous ». Ainsi, l’Unicem appelle à sortir des postures idéologiques. Et a minima, de prendre l’habitude d’utiliser le bon vocabulaire, en phase avec la réalité des matériaux. A bon entendeur…
Muriel Carbonnet-Villenave
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