Arsenal de Tarbes : Femmes, je vous aime…

Muriel Carbonnet
05/03/2020
Modifié le 23/07/2021 à 11:41

Cyril Renou, métallier de Tarbes, a rendu hommage aux ouvrières de la Grande Guerre de l’arsenal et de la cartoucherie, en offrant une sculpture monumentale en acier auto-patinable, simplement intitulée “La femme”.

A l’occasion de la réalisation d’un rond-point sur un carrefour, Cyril Renou a fait don à Tarbes d’une sculpture monumentale en acier, baptisée “La femme”. [©Renou Métallerie]
A l’occasion de la réalisation d’un rond-point sur un carrefour, Cyril Renou a fait don à Tarbes d’une sculpture monumentale en acier, baptisée “La femme”. [©Renou Métallerie]

L’arsenal et la cartoucherie de Tarbes (65) ont vu le jour lors de la guerre napoléonienne de 1871 contre l’Allemagne. C’est un véritable complexe militaro-industriel avec de grandes surfaces d’usine, qui sort ainsi de terre. Mais ce n’est que pendant la Première Guerre mondiale, que l’arsenal et la cartoucherie seront vraiment mis à partie dans l’effort de guerre. Et là, alors que les hommes sont au front, ce sont les femmes qui prennent le relais dans la production d’obus pour l’artillerie et de balles pour les fusils. Une histoire de femmes. Et qui peut mieux qu’une autre femme pour rendre hommage à ces ouvrières d’un autre temps ? C’est ainsi que la sculpture “La femme” de Cyril Renou, métallier installé dans l’une des usines historiques (Atelier 41 de la cartoucherie), rend hommage à ces quelque 6 000 femmes, qui on travaillé dans les unités d’armement tarbaises.

L’acier de la sculpture ne porte pas encore de trace de rouille, mais cela changera dans le mois qui arrivent. [©Renou Métallerie]

Haute de 3 m, l’œuvre “La femme” est composée de 32 lames en acier auto-patinable (Indatem, ArcelorMittal) de 4 mm d’épaisseur. [©Renou Métallerie]

Cyril Renou rappelle que plus que l’apparence, c’est l’essence qui l’intéresse. Une essence qu’il a puisée chez les ouvrières de la Grande Guerre. [©Renou Métallerie]

A l’occasion de la réalisation d’un rond-point sur un carrefour, boulevard Pierre Renaudet, juste en face de l’entrée de l’arsenal et de l’Atelier 411, Cyril Renou a fait don à Tarbes d’une sculpture monumentale en acier, baptisée “La femme”. Haute de 3 m, cette œuvre est composée de 32 lames en acier auto-patinable (Indatem, ArcelorMittal) de 4 mm d’épaisseur. « Beaucoup de lames pour beaucoup de femmes », explique Cyril Renou. Ces lames de 3 000 x 1 500 mm ont été découpées dans l’Atelier 411 sur un banc de découpe plasma. « Nous voulions faire savoir qu’un métallier pouvait être aussi sculpteur à ses heures. D’ailleurs, je dessine depuis 20 ans. Nous voulions mettre en avant notre côté artistique. Je voulais aussi promouvoir l’art auprès de tous. »

Cette femme stylisée aérienne aux courbes arrondies semble se déplier avec le vent. Au centre, un vide rend compte de son intériorité. Cyril Renou rappelle que plus que l’apparence, c’est l’essence qui l’intéresse. Une essence qu’il a puisée chez ces ouvrières.  « Pendant les travaux à l’Atelier 411 lors de notre installation il y a 2 ans, nous avons trouvé nombre de douilles, un petit canon… Derrière les murs, il y avait des planques d’armes. Ces armes confectionnées par ces femmes. D’où l’idée de leur rendre hommage », conclut Cyril Renou.

Muriel Carbonnet