Durant le premier confinement, le temps s’est arrêté pour beaucoup de monde. Malgré l’environnement anxiogène, nous avons tous entendu cette rumeur agréable : « La nature a repris le dessus ». Pendant que nous étions enfermés, des renards se sont installés en ville. Toujours, dans les zones urbaines, les oiseaux avaient tout l’espace sonore pour montrer leur belle voix… Au fil des semaines, les exemples de cette reprise de pouvoir se sont multipliés. Outre ces phénomènes animaliers et selon une étude de l’Insee, le 1er confinement a aussi eu un impact significatif sur l’empreinte carbone des ménages. En effet, cette dernière s’est abaissée de 37,5 % en avril 2020, par rapport à l’année précédente. Si cette diminution est de bon augure pour la lutte contre le réchauffement climatique, elle fut de trop courte durée et surtout, principalement rythmée par les mesures restrictives de consommation et de déplacement. Pourtant la stratégie bas carbone fait bel et bien partie des enjeux socio-économiques de la France.
La construction et le bâtiment gros émetteurs de carbone
Fin 2015, la Cop 21 donnait naissance aux Accords de Paris. « Nous avons obtenu un accord universel, qui repose sur les contributions nationales de 187 pays. C’est considérable,déclarait devant le Parlement européen Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères et du Développement international et président de la Cop 21. L’accord est reconnu comme ambitieux. Il inclut à long terme la limitation du réchauffement climatique à 2 °C, l’engagement à poursuivre les efforts pour atteindre 1,5 °C. Et la neutralité carbone dans la deuxième moitié du siècle. » L’échéance de 2050 s’approche de plus en plus. Tous les domaines d’activité et les individus sont concernés par la question. En 2019, la GlobalABC1 estimait que « si l'on ajoute les émissions du secteur de la construction de bâtiments aux émissions opérationnelles, ce secteur représente 38 % du total des émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie. L'Agence internationale de l'énergie estime que, pour se mettre sur la voie d'un parc immobilier sans émissions de carbone d'ici 2050, les émissions directes de CO2 des bâtiments doivent, d'ici 2030, diminuer de 50 %. Et les émissions indirectes du secteur du bâtiment de 60 %. Cela équivaut à une baisse des émissions du secteur du bâtiment d'environ 6 %/an jusqu'en 2030 ».
Sivagami Casimir
Journaliste