Dans un contexte de crise persistante dans la construction neuve de logements, la Filière Béton salue les conclusions du Rapport Rivaton, présenté en juillet dernier.
![Président de la Filière Béton, Xavier Guesnu a rendu hommage aux travaux de Rivaton, soulignant que le rapport met en lumière les impacts économiques et environnementaux de la réglementation. [©Flière Béton]](https://www.acpresse.fr/wp-content/uploads/2025/10/4-Xavier-Guesnu-Rivaton.jpg)
Dans un contexte de crise persistante dans la construction neuve de logements, la Filière Béton salue les conclusions du Rapport Rivaton. Présenté en juillet dernier par Robin Rivaton. Ce rapport évalue la soutenabilité de la RE 2020 et propose des ajustements nécessaires pour relancer l’activité du secteur.
Face à une situation critique dans le secteur de la construction, la Filière Béton salue les enseignements. Et appelle à une mise en œuvre rapide des recommandations du rapport pour relancer la construction neuve de logements
Deux mesures ont retenu l’attention
Président de la Filière Béton, Xavier Guesnu a rendu hommage aux travaux de Rivaton. Soulignant que le rapport met en lumière les impacts économiques et environnementaux de la réglementation. Il précise que, bien que la RE 2020 soit essentielle, sa soutenabilité doit être réévaluée sans tabou. Le rapport identifie un surcoût d’investissement de 11 % pour la période 2022-203. Une inflation des coûts qui se conjugue aujourd’hui à une baisse de la demande. Et qui freine l’activité d’un secteur clef pour l’économie.
Le potentiel de décarbonation de la RE 2020 est estimé à seulement 1,2 % de l’empreinte carbone de la France. Ce qui appelle à une diversification des solutions pour atteindre les objectifs de décarbonation. Parmi les mesures préconisées, deux retiennent l’attention de la Filière Béton. D’abord, l’augmentation des seuils de 40 kg pour tenir compte du passage de la norme A1 à A2. La norme EN 15804 encadre la manière de calculer les données environnementales des produits de construction. La version A2 de cette norme, aujourd’hui en vigueur, introduit plusieurs modifications. Qui modifient à la hausse le poids carbone des matériaux :
– La prise en compte du changement d’affectation des sols.
– La prise en compte de la réémission totale du carbone biogénique.
– Les contraintes supplémentaires sur la collecte de donnée.
Ces ajustements méthodologiques rendent les résultats plus précis. Cependant, ils provoquent, pour un même produit, une hausse mécanique des émissions de CO₂.
Etaler sur l’ensemble de la durée des vie
L’ajustement de 40 kgCO₂eq/m² vient donc en support pour amortir cette augmentation méthodologique. Afin de maintenir la comparabilité entre les anciennes et les nouvelles déclarations. Une mesure de bons sens défendue par la Filière. Et qui permet de tenir compte des mises à jour des bases de données internationales et des évolutions de la norme. Puis, la pondération des impacts en fonction de la durée de vie du bâtiment. Avec des structures béton qui dépassent sans problème une durée de vie de 50 ans, la Filière Béton estime qu’il serait normal d’étaler sur l’ensemble de la durée des vie les impacts environnementaux liés à la mise en œuvre initiale.
Parmi les plus compétitives
Elle regrette que les pondérations politiques, que sont l’ACV dynamique simplifiée ou la prise en compte du module D, ne soient pas plus clairement remises en cause au vu des recommandations du rapport. Dans une ACV, les impacts environnementaux sont répartis entre les modules A à C. Qui couvrent respectivement la fabrication, la phase d’usage et la fin de vie du produit.
Le module D constitue une information additionnelle : il évalue les bénéfices et charges “au-delà du cycle de vie”, liés aux potentiels de recyclage, de réutilisation ou de valorisation énergétique des matériaux au-delà des frontières du système. Ces bénéfices demeurent théoriques, car ils reposent sur des hypothèses futures de performance des filières de recyclage et de circularité, fondées sur les processus et techniques connues à ce jour. La Filière Béton souligne que cette approche, combinée à l’ACV dynamique simplifiée, introduit des pondérations politiques assumées, qui peuvent biaiser les comparaisons entre matériaux.
“Rendre désirable“ la construction
Ces méthodes tendent à avantager les solutions bois et biosourcées sans pour autant garantir un gain environnemental réel à l’échelle de l’ouvrage. D’autant plus que ces méthodes favorisent, par un biais de calcul, des solutions chères qui surenchérissent le coût de construction. Les solutions constructives des industriels de la Filière Béton restent pourtant parmi les plus compétitives. Et permettent une décarbonation à couts maîtrisés. Elles doivent être traitées de manière équitable. La Filière adhère au constat qu’il n’est pas question de sacrifier la qualité d’usage et qu’il faut chercher à “rendre désirable“ la construction. « La réglementation ne doit plus être un frein à la demande alors que nous assistons à une crise du logement sans précédent », conclut Xavier Guesnu
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