Bâti & Isolation n°20

Sage rénovation

Faire du neuf avec du vieux : une pratique qui a toujours existé. Chez les anciens, réparer un objet, lui donner une seconde jeunesse, le transformer en quelque chose d’inédit allait de soi. On était dans une société qui savait préserver les ressources. Par économie, par difficulté d’accès à celle-ci, par manque de moyens. Qu’importe la raison en vérité, on le faisait, c’était dans l’ordre des choses… Puis sont venus des “temps meilleurs”, qui ont multiplié l’offre, qui ont fait baisser les coûts, qui ont exacerbé la concurrence. Tout est devenu moins cher au point de rendre parfois les choses non réparables, non par manque de moyens techniques, mais par manque de rentabilité. Alors on rachète du neuf et on jette l’ancien. Un gaspillage à très grande échelle. Un désastre.
Pourtant, il existe un monde où la chasse au gaspi est de mise. Un monde qui cherche à préserver les ressources. Un monde dans lequel transformer l’ancien en nouveau est de mise. L’habitat et, d’une manière plus large, la construction. Avec des prix parfois délirants, changer pour du neuf est souvent difficile. Puis la réglementation est aussi passée par là. La finalité de tout cela : rendre la construction “éco-compatible”. Eliminer toutes ces passoires énergétiques que nos aïeux se sont évertués à construire avec tant de talent, à une époque où le pétrole valait peanut. A une époque où nul ne se préoccupait des trous dans la couche d’ozone. Finalement, avec le temps, serions-nous tous devenus plus sages ?

Frédéric Gluzicki
Directeur de publication