Outinord est au bord du précipice

Muriel Carbonnet
03/09/2025
Modifié le 03/09/2025 à 12:11

Fabricant historique de coffrages métalliques, Outinord est aujourd’hui au bord du précipice. Un vaste plan de licenciements et en cours et le site de Saint-Amand-les-Eaux, menacé...

Usine Outinord de Saint-Amand-les-Eaux. [©ACPresse]
Usine Outinord de Saint-Amand-les-Eaux. [©ACPresse]

Nord. L’évènement aurait dû être festif : 70 ans est censé marquer les esprits. Et c’est bien ce qui s’est passé au sein de l’usine Outinord de Saint-Amand-les-Eaux (59). Alors même que l’iconique marque française de coffrages métalliques célébrait cet anniversaire, le couperet est tombé : 126 licenciements annoncés sur les 143 salariés actuels de l’usine*. Le projet semble simple : une vingtaine de personnes – commerciaux et ingénieurs du bureau d’études pour l’essentiel – demeurerait à Saint-Amand-les-Eaux. Quant aux banches-outils et autres équipements de chantier de la marque, ils seraient désormais fabriqués à Mirebeau, dans la Vienne, au sein des ateliers Sateco… Là, un petit retour en arrière s’avère utile.

Outinord et Sateco dans le même groupe

En 2019, le fonds Skena Groupe opère l’acquisition de l’industriel viennois de coffrages. Puis, absorbe la marque Outinord, en 2021. A l’époque, le discours est limpide. « A aucun moment, il n’a été question d’une quelconque fusion. Il était essentiel de laisser vivre Outinord, d’un côté, et Sateco, de l’autre, avec chacun leurs spécificités et leurs spécialités », expliquait un des anciens présidents de Skena Group [Lire l’article : Sateco – Outinord : un même groupe, mais deux stratégies]. En conséquence, sur le terrain, les deux industriels devaient poursuivre leur co-existence dans un cadre d’une saine concurrence…

Outinord entre les mains de la justice

Mais, entre-temps, la crise de la construction est passée par là, semblant obliger Skena Group à se réorganiser. Et d’Outinord de payer la facture. Si ce n’est qu’un grain de sable – et loin d’être minuscule – est venu enrayer cette mécanique déjà complexe. En effet, en plus d’une fermeture annoncée de l’unité de production historique de Saint-Amand-les-Eaux, Skena Group envisagerait une cession de titres** à un fonds d’investissement. En l’occurrence, ceux d’Outinord, voire d’autres… Le tout dans une ambiance conflictuelle de Plan de sauvegarde de l’emploi, aujourd’hui entre les mains du Tribunal de grande instance de Valenciennes. Et dont le jugement est attendu le 7 octobre prochain. Une bien triste affaire à suivre, à l’heure de la volonté de l’Etat de réindustrialiser la France et d’en faire un leader dans bons nombres de domaines…

*Source : La Vie Ouvrière, l’organe de presse de la CGT.

**Source : va-infos.fr