François-Charles Génolini : Créateur d’émotions

Muriel Carbonnet
13/05/1970
Modifié le 13/05/2025 à 16:55

François-Charles Génolini s’érige en véritable alchimiste du béton. En Haute-Garonne, dans son atelier, vaste et lumineux, il transforme ce matériau en poésie visuelle. Cet artiste plasticien nous invite à redécouvrir sa beauté brute.

Article paru dans Béton[s] le Magazine n°118.

François-Charles Génolini dans son atelier de la Haute-Garonne. [©François-Charles Génolini]
François-Charles Génolini dans son atelier de la Haute-Garonne. [©François-Charles Génolini]

François-Charles n’est pas qu’un artiste ou qu’un designer, il est un créateur d’émotions. Sa passion pour le béton remonte à son enfance, bercée par les récits de son père, ingénieur dans une entreprise de préfabrication. Ce lien familial a éveillé en lui une curiosité insatiable pour ce matériau, qu’il a décidé de réinventer. « J’ai essayé plein de choses. Au départ, j’ai écumé les chantiers pour savoir comment on formulait le béton. Je ne savais pas du tout ce que c’était, puisque je suis autodidacte. Peu à peu, j’ai travaillé sur la formulation et j’ai découvert les bétons filbrés ultra-hautes performances. »

Une nouvelle quête artistique

Il se lance ainsi dans l’exploration du béton. Un défi audacieux qui le propulse sur le devant de la scène artistique. Son travail séduit alors des figures emblématiques de la mode comme Karl Lagerfeld, avec qui il collabore pour intégrer le béton dans sa collection de haute couture 2014-2015. Cette fusion inattendue entre mode et art témoigne de la versatilité du matériau. En mêlant le béton à l’univers du luxe, François-Charles redéfinit les frontières de l’art et du design.

La robe toute en béton Concrete intention créée et réalisée en 2015 par François-Charles Génolini, d’un poids de 4,5 kg [©François-Charles Génolini]
La robe toute en béton Concrete intention créée et réalisée en 2015 par François-Charles Génolini, d’un poids de 4,5 kg [©François-Charles Génolini]

Loin de se cantonner à des objets utilitaires, François-Charles joue avec les textures et les formes. Sa célèbre dentelle de béton, à la fois délicate et robuste, se prête à des créations variées : fresques monumentales, luminaires, bijoux…  L’artiste ne se contente pas de créer, il questionne. Ses petits oursons en béton, par exemple, sont bien plus que de simples sculptures. Ils incarnent une forme de réconfort, un doudou inattendu qui nous rappelle que même le plus dur des matériaux peut évoquer la tendresse…

Une invitation à voyager

Détail des broderies en béton réalisées pour le défilé Lagerfeld en 2014-2015. [©François-Charles Génolini]

Détail du tissu en béton. [©François-Charles Génolini]

Détail de la dentelle en béton signée François-Charles Génolini. [©François-Charles Génolini]

Ses petits oursons en béton Smith et Wesson questionnent la notion de réconfort, un doudou inattendu qui pose un regard décalé sur l’idée de l’objet transitionnel… [©François-Charles Génolini]

Aujourd’hui, François-Charles Génolini se tourne vers une expression artistique plus personnelle. Ses œuvres récentes, notamment exposées à l’aéroport de Roissy – Charles de Gaulle, en région parisienne, illustrent cette quête. Deux grands panneaux, composés de petits éléments évoquent les codes des aéroports. Abstraites en apparence, ces toiles se transforment en portraits lorsque l’on prend du recul. Une invitation à voyager. « Le côté minéral du béton m’a permis de réaliser différents projets comme au Stade de France, où j’ai installé des panneaux périphériques à l’étage VIP. » Son travail nous rappelle que la beauté peut surgir des endroits les plus inattendus et que chaque matériau, même le plus banal comme le béton, a le potentiel de raconter une histoire. Dans son univers, le béton n’est pas seulement un matériau, c’est une œuvre d’art en soi.

Vitrail NY sleeping 2019 (Collection privée). [©François-Charles Génolini]

Regards croissés, exposition à Valence, en 2021. [©François-Charles Génolini]

A l’aéroport Charles de Gaulle, Travel, deux grands tableaux en dentelle, composés de petits éléments évoquant les codes des aéroports. Abstraites en apparence, ces toiles se transforment en portraits lorsque l’on prend du recul. Une invitation à voyager. [©François-Charles Génolini]

Article paru dans Béton[s] le Magazine n°118.

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