France Ciment appelle à la publication rapide de la version révisée de la norme NF EN 206+A2/CN. Cet attentisme freine la décarbonation du secteur .
![France Ciment veut faire accélérer la décarbonation de la filière. [©Vicat]](https://www.acpresse.fr/wp-content/uploads/2025/07/France-Ciment-decarbonation.jpg)
Après trois années de travaux et un consensus d’experts au sein de l’Afnor, le projet révisé de la norme NF EN 206+A2/CN. Introduisant une classification carbone des bétons et des compositions enrichies, attend toujours une publication officielle. Bruno Pillon, président de France Ciment, s’inquiète : « Nous regrettons le retard dans la sortie de la norme Béton… Cette situation retarde la décarbonation du secteur ». Or l’enquête publique est close depuis mars 2025 et la filière réclame la publication du texte intégrant les éléments consensuels. Ainsi qu’une concertation dès la rentrée sur les « produits hors normes ». Ceci, afin d’en faciliter l’usage en toute sûreté. Pour France Ciment, ce retard freine l’adoption de solutions moins carbonées dans le secteur du béton. Cette révision vise à accompagner les produits à plus faible impact carbone. Ceci, sans compromettre les performances ni la durabilité, dans un cadre normatif clair.
Bilan encourageant sur la feuille de route
De plus, France Ciment tire un bilan positif de sa feuille de route publiée en mai 2023. Fixant la trajectoire de réduction de 50 % des émissions sectorielles d’ici 2030, pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
La filière revendique des résultats probants :
- – 11 % d’émissions de CO₂ par t en moins de ciment depuis 2019 (soit – 2,7 % par an contre 1,9 % prévu), évitant plus de 1 Mt de CO₂ ;
- Taux de clinker réduit à 718 kg/t (– 8 % en 4 ans), en progression vers l’objectif 2030 (680 kg/t) ;
- 52 % d’énergie thermique issue de déchets valorisés et + 5 % d’efficacité énergétique depuis 2015 ;
- Dep en baisse de 12 % entre 2014 et 2023 (0,63 → 0,56 t CO₂/t).
Vers une décarbonation renforcée ?
Pour atteindre les objectifs à horizon 2050, la filière prévoit de doubler la réduction d’émissions à 48 % via le captage, le stockage et la valorisation du carbone (CCUS). Levier clef pour traiter les deux tiers des émissions. France Ciment compte sur un soutien public fort, via des aides financières, des contrats carbone et des réinvestissements des revenus du marché carbone (EU ETS). Mais aussi sur un Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) opérationnel dès 2026 pour contrer les importations à haute intensité carbone (18 % de la production française). « Ces investissements doivent être accompagnés d’une régulation stable et de financements, pour donner confiance aux industriels et garantir une transition industrielle souveraine », conclut Bruno Pillon.
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