Pour Ecominéro, l’heure est au bilan

Arnaud Le Brun
03/04/2024
Modifié le 09/04/2024 à 11:58

Presque une année après le déploiement de la Rep PMCB, Ecominéro dresse un premier bilan et annonce ses perspectives et ambitions pour 2024.

De gauche à droite : Mathieu Hiblot, directeur délégué d’Ecominéro, Michel André, président, et François Demeure dit Latte, directeur général. [©ACPresse]
De gauche à droite : Mathieu Hiblot, directeur délégué d’Ecominéro, Michel André, président, et François Demeure dit Latte, directeur général. [©ACPresse]

Instaurée par la loi Agec, la Rep PMCB1 vise à assurer une gestion efficace des déchets de construction d’ici 2028. Pour y parvenir, les objectifs principaux sont simples : atteindre un taux de recyclage ou de valorisation de 90 % et de réemployer 5 % des déchets. Dix mois après le démarrage opérationnel de la filière, nous sommes respectivement à 76 % et à 1 %. Tout cela est rendu possible grâce aux différentes actions mises en place par les éco-organismes, dont fait partie Ecominéro. En charge des produits de la catégorie 1 (déchets inertes, dont le béton), ce dernier comptait plus de 2 700 adhérents, à fin mars 2024.

Plus de 3,4 Mt de déchets inertes collectés

En ce qui concerne les points de collectes, 2 600 sont, d’ores et déjà, affiliés au réseau Ecominéro. Ce qui a permis à l’éco-organisme de soutenir la collecte et le traitement de plus de 3,4 Mt de déchets inertes.

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« Notre but est de faciliter la vie des entreprises, précise Michel André, président d’Ecominéro. Ceci, afin qu’elles bénéficient d’une solution de proximité et de valorisation dans les gestions de leurs déchets. Un concept qui doit permettre aux détenteurs de déchets de disposer d’un point de reprise tous les 10 km en zone urbaine et 20 km en zone rurale. La mise en œuvre de la Rep PMCB est progressive. Elle se déploie aussi bien sur l’ensemble du territoire français que dans les Dom-Tom. »

Doubler les points de reprise Ecominéro

D’ici la fin de l’année 2024, Ecominéro prévoit de doubler ses points de collecte pour en atteindre 5 500. Un chiffre qui comprend 3 500 déchèteries publiques, 1 200 plates-formes de recyclage. Mais aussi, 300 déchèteries professionnelles et 500 distributeurs ou GSB. Toutes ces solutions de proximité vont permettre à Ecominéro de soutenir plus de 8 Mt de déchets inertes d’ici décembre 2024. D’ailleurs, depuis le 1er janvier 2024, le soutien financier de la reprise des déchets par les éco-organismes est passé de 50 à 80 %. « Dorénavant, le reste à charge est de 20 %, précise François Demeure dit Latte, directeur général d’Ecominéro. Au 1er janvier 2025, la gratuité sera assurée aux détenteurs de déchets. »

Les barèmes des éco-contributions restent inchangés

En ce qui concerne les éco-contributions, elles sont obligatoires et payées par les metteurs en marché sur chaque vente des produits ou matériaux de construction. Une contrepartie financière reversée aux éco-organismes et qui permet à ces derniers d’assurer la reprise des déchets. D’ailleurs, suite à un volume de déchets collectés qui augmente, ces montants devaient normalement augmenter au 1er mai. Mais Ecominéro l’assure, les barèmes des éco-contributions resteront inchangés. « Nous sommes un organisme à but non lucratif. Et comme nous disposons d’une trésorerie assez importante, nous n’avons, pour le moment, pas besoin réviser à la hausse nos barèmes. »

Favoriser les bonnes pratiques de réemploi

En dehors des barèmes des éco-contributions qui restent à l’identique, à compter du 1er mai 2024, un système d’éco-modulation va apparaître. Il s’agit d’un système de bonus-malus qui se traduit par une diminution du montant de l’éco-contribution. « L’objectif est de favoriser les bonnes pratiques de réemploi, précise Mathieu Hiblot directeur délégué d’Ecominéro. Ceci, afin d’inciter les industriels à incorporer des matériaux recyclés dans leurs produits. Ainsi, si dans la formulation du béton, il y a une part de matériaux recyclés, l’éco-contribution sera revue à la baisse. »  Dans ce contexte, huit classes de béton sont présentes, afin de déterminer l’éco-modulation. « Cela va de la catégorie R0 qui représente 5 % de recyclés jusqu’à R7 qui comprend 80 % de recyclés. Un béton de catégorie R7 permet au metteur sur le marché de diminuer de moitié le montant de son éco-contribution. »

Soutenir le réemploi de la filière

Pour développer l’économie circulaire, Ecominéro déploie de nombreux plans d’action. A l’image des quatre appels à projets que l’éco-organisme a lancés en début d’année. En effet, à l’issue de cette année 2024, ce seront plus d’une cinquantaine de chantiers expérimentaux que va soutenir Ecominéro. Ceci, afin que les acteurs du réemploi, de l’économie sociale et solidaire, ainsi que les maîtres d’ouvrage soient accompagnés dans leur projet. « L’ambition est, entre autres, de favoriser le réemploi des équipements, des produits et des matériaux dans de nouveaux ouvrages. Mais aussi, dans l’aménagement de la parcelle bâtie. Les défis pour faire progresser la filière et atteindre nos objectifs restent entiers », conclut Mathieu Hiblot.

1Responsabilité élargie des producteurs des produits et matériaux de construction du bâtiment.