Modifié le 17/03/2020 à 15:26

Agir localement, penser globalement : la devise a été prise au mot par Arthur Hellouin de Ménibus, responsable R&D d’Eco-Pertica, une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) pour défendre et mettre en application une « certaine idée de l’éco-conception ».

Arthur Hellouin de Ménibus. [©Eco-Pertica]
Arthur Hellouin de Ménibus. [©Eco-Pertica]

Eco-Pertica démarre en 2011, et Arthur Hellouin de Ménibus rejoint la société en 2015. Son approche est de s’intéresser d’emblée aux matériaux locaux les moins transformés possible, « un peu comme avant 1850, quand on construisait avec ce qu’on avait sous la main », explique-t-il. « Aujourd’hui, les matériaux très transformés requièrent une usine et des investissements conséquents qui se traduisent par l’obligation d’une commercialisation en filière longue, qui entre alors précisément en concurrence avec des produits locaux. » Eco-Pertica a d’abord développé une filière chanvre avec des solutions constructives adaptées au chanvre en vrac (laine de chanvre, chènevotte). Le chanvre peut varier selon les régions et les récoltes, l’option de recherche originale est de ne pas chercher à tout prix une standardisation pour garantir les performances, mais de mieux évaluer l’impact de variabilité sur la performance. « Il apparaît que les écarts de performances induits par les différences entre les matières premières sont négligeables au regard de la performance d’étanchéité à l’air du système constructif. Plutôt que de standardiser, notre question est : quelle est la variabilité acceptable ? »

Une démarche empirique validée scientifiquement

Chez Eco-Pertica, il n’y a pas de réponses toutes prêtes et encore moins sorties d’un moule idéologique. La recherche empirique est très présente. Par exemple, la question de l’insufflation de la laine de chanvre en combles s’est posée. Pour y parvenir, la densité de 35 kg/m3 a été ramenée à 15-20 kg/m3 pour accélérer la mise en œuvre. Mais dans la foulée, des mesures de conductivité thermique ont montré que la performance d’un isolant est divisée par trois dès lors qu’on descend de 70 kg/m3 à 15 kg/m3, ce qui fait planer un vrai doute sur la

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