Comment bien préparer sa banche ? 

Article paru dans Béton[s] le Magazine n°118

Basique de la construction, la banche n’en est pas moins un matériel technique. Son utilisation nécessite le respect de quelques normes et règles de bon sens. Pour réussir un coulage net et précis, mais aussi pour éviter les accidents. 

1 – Quelles précautions faut-il prendre à l’installation d’une banche ?

• La stabilisation

La structure et la géométrie des banches les rendent naturellement sujettes aux risques de basculement. La stabilisation est donc un point essentiel, si ce n’est le point central de leur installation. Celle-ci doit respecter la norme NF P93-350 (Equipement de chantier – Coffrages verticaux industrialisés pour parois planes en béton) de mars 2021 et la recommandation R 399 (Prévention du risque de renversement des banches sous l’effet du vent) de la Cnam. C’est-à-dire qu’une banche doit être conçue pour être stable sous un vent allant jusqu’à 85 km/h en pointe.

Pour cela, le choix des matériels et des accessoires utilisés doit être adapté aux travaux. Les dispositifs de stabilisation sont constitués soit d’un ancrage par étais rigides arrière, soit d’un couplage en face à face à l’aide d’un compas, soit des deux à la fois pour les hauteurs importantes. Les équipements doivent être utilisés conformément à la notice d’instructions du fabricant, voire complétés d’une étude spécifique. Un plan de rotation des coffrages doit être établi lors de la préparation du chantier, intégrant toutes les phases d’utilisation en sécurité (montage, utilisation, stockage). De même, il faut consulter les prévisions météorologiques et un anémomètre de grue doit constamment mesurer les vents sur le chantier. Enfin, les zones de travail doivent être balisées et le personnel, formé.

• L’étanchéité

Lors du coulage du béton, l’ennemi est toujours la fuite. Aussi, une précaution particulière doit être apportée à l’étanchéité du dispositif. En particulier, lors du coulage de bétons fluides. Pour cela, il convient d’être précautionneux sur certaines zones :

• en extrémité de coffrage, au niveau des abouts de voile ;

• en pied de banche où l’étanchéité peut être assurée au moyen de talonnettes ou de joints spéciaux ;

• au niveau des joints des réservations. 

2 – Comment faut-il préparer la peau de coffrage ? 

• Les surfaces coffrantes

Le maître-mot est simple : propreté. La banche doit être exempte de tout résidu de béton, de laitance, d’huile des précédents coulages. Mais aussi de traces de corrosion.

• L’huile de décoffrage

Une huile de décoffrage doit être appliquée, de manière uniforme et non ruisselante, sur la peau de coffrage. Les surplus doivent absolument être enlevés, à l’aide d’un chiffon, d’une raclette ou de tout autre dispositif permettant le nettoyage sans l’élimination de l’agent démoulant en tant que tel. 

Sans cette précaution, les excès d’huile risquent d’entraîner du bullage, des traces à la surface du béton ou même une désactivation en surface. 

3 – Comment gérer correctement le coulage du béton ? 

Même avec une bonne préparation, il reste quelques précautions à prendre à cette étape. L’essentiel est de contrôler la vitesse de bétonnage. Mais aussi de mesurer la poussée hydrostatique du béton à l’aide de capteurs de charge. Ceci, pour éviter la déformation du coffrage, voire la rupture des tiges d’entretoise. 

De la même manière, la hauteur de chute doit être maîtrisée. Un tube plongeur, un manchon ou une goulotte permettent de limiter cette hauteur et ainsi d’éviter la ségrégation de la matière. 

Enfin, une vibration est à prévoir, à l’aide d’aiguilles vibrantes ou de dispositifs intégrés à la banche, selon les modèles utilisés. Bien entendu, ce dispositif est à proscrire dans le cas du coulage d’un béton auto-plaçant. 

4 – Quel entretien doit-on prévoir pour sa banche ? 

• L’entretien courant entre chaque emploi sur chantier

Entre chaque coulage, la banche doit être entretenue. Après le décoffrage, il est conseillé de déplacer le panneau sur l’aire prévue pour le nettoyage. Le béton restant est alors supprimé, en général à l’aide d’un racloir. Idem pour les traces d’huile, éliminées elles-aussi. Tous les organes de sécurité doivent être vérifiés, au moins visuellement : platelage, garde-corps, protection de la face avant, stabilisateur… Les pièces détériorées ou cassées doivent être remplacées.

La nouvelle huile de décoffrage peut alors être pulvérisée pour repartir en phase de coulage. 

• L’entretien en fin de chantier

Les mêmes opérations de base sont effectuées : déplacement sur une aire dédiée, grattage des restes de béton, vérification d’éventuelles détériorations. La banche  doit ensuite être entièrement nettoyée à haute pression et avec de l’eau chaude. Une huile de protection contre la corrosion doit ensuite être pulvérisée sur la surface coffrante et les rives du panneau, pour l’entreposage de l’outil jusqu’à son utilisation sur un nouveau chantier. L’outil est ensuite préparé pour son transfert. Après avoir été élingué, il est posé à plat, la face coffrante sur des bastaings. Les accessoires de sécurité sont repliés et verrouillés, en respectant les préconisations du constructeur. La banche est prête pour son transfert. 

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Article paru dans Béton[s] le Magazine n°118

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