Pour limiter ses émissions de gaz à effet de serre et pérenniser l'emploi local, Chaux de Saint-Astier investit 40 M€ dans une nouvelle usine ultra-moderne.
![Chaux de Saint-Astier a lancé la construction d'une unité de production décarbonée pour 40 M€. [©Chaux Saint -Astier]](https://www.acpresse.fr/wp-content/uploads/2025/09/1-Saint-Astier-Web.jpg)
L’entreprise centenaire Chaux de Saint-Astier a annoncé un investissement sans précédent de 40 M€ pour la construction d’une nouvelle unité de production décarbonée. Ce grand projet, dont l’achèvement est programmé pour 2028, s’inscrit dans une démarche RSE visant à réduire de 25 % l’empreinte carbone de l’entreprise d’ici 2030.
Outre la nécessaire adaptation à la transition écologique, la PME s’est aussi ouverte à de nouveaux marchés, dont il faut soutenir la croissance. En particulier, l’essor de filières en émergence dans le domaine des éco-matériaux, associant la chaux hydraulique naturelle avec des matériaux biosourcés comme le chanvre, le lin, le miscanthus et des matériaux géosourcés, tels que la terre. L’entreprise poursuit là sa stratégie de diversification ciblée, incluant notamment les segments de la rénovation et de l’éco-construction.
La dynamique du chaufournier se retrouve aussi à l’international, avec un déploiement opéré depuis 2021, vers de nouveaux territoires comme le Canada, les Etats-Unis et le Moyen-Orient au travers d’une offre produits ciblée et adaptée. L’activité internationale représente aujourd’hui environ 15 % du chiffre d’affaires de l’entreprise.
Un bilan carbone établi
En 2024, Chaux de Saint-Astier a établi son bilan carbone sur l’ensemble de l’activité “Scopes 1, 2 et 3” dans le cadre de sa feuille de route climat, en collaboration avec l’Ademe et l’Association bas carbone (ABC) et la Banque publique d’investissement (BPI France). Face aux enjeux sociétaux, environnementaux et énergétiques, l’entreprise s’est fixée pour objectifs de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 45 % d’ici 2040. La construction de la nouvelle unité de production constitue une étape primordiale pour atteindre ces objectifs. Parallèlement à sa modernisation industrielle, l’entreprise s’apprête à s’engager dans la démarche ACT (Assessing Low-Carbon Transition), qui permettra de mener son plan d’actions décarbonation à l’aide de son nouvel outil industriel et au-delà de celui-ci.
Le projet de nouvelle usine repose sur l’intégration de certains équipements technologiques inédits positionnant l’entreprise comme un acteur pionnier à l’échelle mondiale. Objectifs ? S’affranchir du charbon, améliorer l’efficience énergétique du processus de fabrication et réduire les émissions de GES au niveau des procédés et des transports. Cette nouvelle unité sera construite en face des deux fours actuels et s’étendra sur 5 ha. A terme, cette dernière remplacera les deux fours actuels (datant de 1930) par une installation principale de calcination, répondant ainsi aux besoins du marché actuel tout en prévoyant une augmentation future des volumes.
La nouvelle technologie de calcination, cœur du projet
La technologie de calcination a été adaptée à la qualité du gisement de calcaire, à celle des chaux produites et à la réduction des émissions de GES. Le projet permettra ainsi un gain de 10 % de consommation d’énergie et une réduction de 25 % d’émissions de CO2 d’ici 2030. La construction de cette nouvelle usine de production ouvrira par la suite la voie à de nouvelles phases d’optimisation du process sur les combustibles alternatifs et le captage CO2.
Peu à peu, le nouvel outil industriel intégrera des sources énergétiques plus écologiques. Passant par le remplacement du charbon par le gaz naturel dès 2028, puis par le biogaz à l’horizon 2030. Mais aussi un système d’hydratation innovant et une filtration hautes performances réduisant de 98 % les émissions de poussières. Une récupération de chaleur fatale à réintégrer dans le processus de fabrication et une récupération et filtration des eaux de pluie pour utilisation dans le processus d’extinction de la chaux vive. Ainsi que des panneaux photovoltaïques sur le parc de stockage, couvrant près de 40 % des besoins du site en électricité. Enfin, l’installation va permettre la préservation du gisement de calcaire par le recyclage des fines de carrières, non valorisées à ce jour.
Préserver l’emploi local
Cette nouvelle usine s’inscrit dans le cadre de la politique RSE de l’entreprise, qui s’appuie sur cinq piliers. En premier lieu, préserver l’emploi local, indispensable à la vie économique des territoires. Puis, diversifier la production en produits vertueux et biosourcés. Soucieuse de proposer des produits respectueux de l’environnement et moins énergivores, Chaux de Saint-Astier développe une politique en faveur de modes de construction plus responsables et durables. Cette stratégie s’est illustrée par le lancement d’une gamme d’enduits isolants Novaskin en mars 2024 et de produits à base de chaux hydraulique naturelle associée à des solutions biosourcées destinées aux bétons de chanvre.
Troisième ambition, préserver la richesse du gisement de calcaire. Exploitée depuis le début du XXe siècle, la carrière souterraine s’étend sur plus de 40 ha, avec un gisement de calcaire siliceux datant de 80 millions d’années. En un siècle, l’entreprise a exploité une profondeur de seulement 12 m sur les 200 m estimés ! L’objectif est de récupérer 50 % des fines de carrière générées chaque année, permettant de préserver le gisement par rapport au scénario actuel d’extraction.
Une nouvelle phase d’investissement en 2030
L’entreprise s’engage aussi à respecter l’environnement et la biodiversité. Chaux de Saint-Astier a intégré, dans son projet de modernisation, une Obligation réelle environnementale sur près de 12,3 ha (11 ha d’espace foncier naturel et 1,3 ha de galeries souterraines), pour une durée de 99 ans. Ces mesures de compensation proposent de définir un plan de gestion écologique, avec des mesures complémentaires pour limiter l’impact environnemental. Le Conservatoire des espaces naturels Aquitaine suivra ce plan de gestion sur le long terme.
Enfin, le cœur du projet est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. La fabrication de la chaux naturelle hydraulique génère des GES, principalement en raison du combustible utilisé pour la calcination du calcaire. Mais aussi du processus de décarbonation du calcaire cru pour sa transformation en chaux vive. Grâce au projet industriel, l’entreprise substituera bientôt le charbon anthracite par le gaz naturel. A partir de 2030, une nouvelle phase d’investissement permettra d’intégrer des combustibles alternatifs encore moins émissifs en CO2 que le gaz naturel.
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