Modifié le 08/07/2020 à 10:58

Le gouvernement a présenté 10 mesures pour bâtir la “ville durable” de demain. Un enjeu majeur tant sur le plan environnemental que démographique.

Le gouvernement dévoile 10 mesures pour épouser la ville durable de demain. [©Image par <a href="https://pixabay.com/fr/users/lijunzhuang-2245356/?utm_source=link-attribution&utm_medium=referral&utm_campaign=image&utm_content=1266170">lijunzhuang</a> de <a href="https://pixabay.com/fr/?utm_source=link-attribution&utm_medium=referral&utm_campaign=image&utm_content=1266170">Pixabay</a>]
Le gouvernement dévoile 10 mesures pour épouser la ville durable de demain. [©Image par lijunzhuang de Pixabay]

Les élections municipales approchent avec leur lot de meetings, de promesses et parfois, il faut l’avouer, de babillages… A Paris, comme dans beaucoup de villes, la guerre du candidat le plus “écolo” fait rage. Végétalisation, forêt urbaine, éco-construction, déplacement de grandes gares, le vélo à gogo… Toutes les idées sont exploitées. Outre les dérives démagogiques de green washing observées chez certains candidats, la question de la “ville durable” est un enjeu majeur de ces prochaines décennies. Quelques chiffres peuvent en témoigner.

Aujourd’hui, les villes occupent 2 % de la surface du globe et sont pourtant responsables de 2/3 de la consommation d’énergie et de 80 % des émissions de CO2. Des données conséquentes, sachant qu’en 2050, 70 % de la population mondiale vivra en ville. Une population qui atteindra les 9,7 Md, selon les derniers chiffres des Nations Unies. A l’échelle nationale, Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, dévoilait un premier plan d’actions “Ville durable”, en 2008. Toute une communication qui fait émerger les démarches d’Eco-Quartiers et encore d’Eco-Cités. Le 5 février dernier, c’est Jacqueline Gourault1 et Julien Denormandie2, qui ont dévoilé 10 mesures pour épouser le sujet.

Objectif : Neutralité carbone

« L’objectif d’une ville neutre en carbone à l’horizon 2050 est nécessaire, explique le ministre. Pour y parvenir, nous devons construire la ville durable, à la fois plus sobre et plus respectueuse de l’environnement, plus résiliente face aux aléas climatiques, mais aussi plus solidaire. Notre plan s’est concentré sur une question simple : comment aider les territoires à démultiplier les programmes et à les accélérer ? » Ces mesures se classent dans 3 grands projets : “Accélérer les transitions en faveur de l’aménagement urbain durable”, “Accompagner les acteurs et dynamiques locales” et “Conforter le modèle français de la ville durable et le porter à l’international”. Pour le gouvernement, l’heure est à la maximisation et à la centralisation. Ainsi, il propose de mettre en œuvre plusieurs dispositifs, à l’image du label Eco-Quartiers pour unifier les différentes démarches de ville durable, la création d’une plate-forme d’open-innovation pour évaluer la réalité et les impacts des innovations urbaines. Mais aussi, des ateliers de territoires pour faire émerger des stratégies locales ou encore un site qui recense toutes les aides financières et en ingénierie dédiées aux collectivités locales.

50 % de biosourcés dans les opérations d’aménagement de l’Etat

La feuille de route présentée compte aussi laisser de la place à l’expérimentation, en amenant le label E+C à l’échelle du quartier. Dès 2020 et pendant 2 ans, l’Ademe accompagnera 22 quartiers volontaires dans la mise en place du label. Autre mesure phare : l’exemplarité de l’Etat. En effet, difficile d’apprendre à un enfant le principe des passages piétons et des feux, lorsqu’on a la fâcheuse manie de les griller ou de traverser en dehors des clous ! Le gouvernement s’engage donc sur ses opérations d’aménagement.

« J’impose à tous les établissements publics d’aménagement – EPA – qui dépendent de moi et qui font de l’aménagement ou de la politique de foncier de construire des bâtiments avec des matériaux qui soient à au moins 50 % du bois ou des matériaux biosourcés », a déclaré Julien Denormandie à nos confrères de l’AFP. La mesure a aussi pour objectif le réemploi de 20 % des terres excavées et la valorisation de 30 % des déchets de chantier. La sobriété énergétique et carbone vient ainsi naturellement compléter cette mesure. Le gouvernement entend aussi faire en sorte que 20 % de la surface de ses opérations soient dédiés à la biodiversité.

Reste à savoir maintenant, si cette nouvelle feuille de route, plutôt orientée “construction neuve” et “aménagement du territoire” sera suffisante pour atteindre l’objectif de la neutralité carbone d’ici 2050…

Sivagami Casimir

1Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales

2Ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargé de la Ville et du Logement