A Tokyo, un architecte un peu fou, Keisuke Oka, a consacré près de 20 ans à la construction d'une œuvre unique en béton : l'Arimaston Building.
Article paru dans Béton[s] le Magazine n°118.
![Arimaston Building. [©Keisuke Oka]](https://www.acpresse.fr/wp-content/uploads/2025/05/1-Forum-118-Keisuke-Oka-Web.jpg)
A Tokyo, un architecte un peu fou, Keisuke Oka, a consacré près de 20 ans à la construction d’une œuvre unique en béton : l’Arimaston Building. « Je pensais en avoir pour trois ans », confie l’architecte avec humour. Dans une ruelle animée, nichée près de la station de métro Mita, se dresse une structure qui semble défier les lois de l’urbanisme moderne. Etrange colosse de béton, l’Arimaston Building capte l’attention avec ses courbes bancales, ses ornements improbables et son charme brut. Surnommé le “Gaudí de Mita”, Keisuke Oka a en effet construit, seul ou presque, cette structure sans plans préétablis. Il a utilisé des outils et des matériaux simples et l’aide de quelques amis. Mais loin de plagier les réalisations de l’architecte catalan Antoni Gaudí, il puise son inspiration dans le butō, cette danse japonaise minimaliste et surréaliste, pour créer une architecture qui respire l’humanité.
Un avenir incertain
Cependant, l’avenir de l’Arimaston Building est incertain. En raison de projets de réaménagement urbain, Keisuke Oka devra déplacer son chef-d’œuvre sur 10 m à l’aide de rails. Malgré ce défi, l’architecte japonais reste optimiste et voit cela comme une occasion d’ajouter les touches finales à son œuvre. Ce bâtiment est ainsi plus qu’une simple construction. C’est une philosophie. Dans un monde où la production de masse prédomine, Keisuke Oka rappelle l’importance de créer avec soin et passion. Bien qu’étrange et farfelu, l’Arimaston Building incarne une vision où prendre le temps de faire les choses bien est un acte presque révolutionnaire. Dans nos vies souvent pressées, cette philosophie de la lenteur pourrait bien être la plus belle des révolutions. Alors si vous visitez Tokyo, ne manquez pas cette pépite d’originalité. Peut-être croiserez-vous Keisuke Oka, toujours souriant, les mains encore couvertes de béton.
Article paru dans Béton[s] le Magazine n°118.
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