Construire sur une planète lointaine exige des solutions innovantes. Pour créer du béton martien, les astronautes pourraient utiliser leurs fluides corporels comme liant avec le régolithe local, exploitant ainsi le soufre abondant sur la planète.
Article paru dans Béton[s] le Magazine n°120
![Pour créer du béton martien, les astronautes pourraient utiliser leurs fluides corporels comme liant avec le régolithe local, exploitant ainsi le soufre abondant sur la planète.
[©Photo générée par IA]](https://www.acpresse.fr/wp-content/uploads/2025/09/1-BLM120-Forum-Web.jpg)
La vision de colonies humaines sur Mars, chère à de nombreux explorateurs, implique des défis colossaux qui dépassent le simple voyage. En effet, il est aujourd’hui invraisemblable de partir vers la planète rouge sur le modèle des missions Apollo, dites “Touch and go”, qui consistaient à atterrir et repartir peu de temps après. Idem avec la formule d’Artemis III qui verra l’équipage ne rester que quelques jours sur la Lune. En raison de la mécanique céleste, quitter Mars au mauvais moment pourrait entraîner un périple retour de deux ans vers la Terre. Ce qui rend les séjours courts impossibles et impose la construction d’équipements sur place. A ces fins, des chercheurs explorent la piste du régolithe, cette fine poussière riche en soufre couvrant la surface de Mars (et de la Lune), comme matériau de base pour formuler un béton “indigène”.
Des recherches prometteuses
Ainsi, une étude de l’université Kharazmi (Téhéran) a mis en évidence l’AstroCrete, un substrat à base de régolithe mélangé à des fluides corporels. Ce béton soufré est jugé le plus prometteur. Mais nécessite un liant organique à base d’urée. Présente dans l’urine, la sueur et les larmes des astronautes, cette substance pourrait être alors extraite et utilisée. Déjà explorée par l’université de Manchester avec le sang des astronautes, cette idée, est réactualisée par ces chercheurs iraniens avec une approche moins “vampirique”, mais tout aussi personnelle.
Ainsi, la célèbre phrase de Winston Churchill, “du sang, du labeur, des larmes et de la sueur“, prendrait une dimension littérale pour les pionniers martiens, qui devront puiser dans leurs propres fluides corporels pour bâtir leur nouveau foyer. Cette approche souligne l’ingéniosité et la nécessité de l’auto-suffisance pour surmonter les obstacles logistiques des missions spatiales de longue durée.
Article paru dans Béton[s] le Magazine n°120
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