Sols Loire Auvergne : Red by Saint-Etienne

Retrouvez cet article dans le numéro 89 de Béton[s] le Magazine. Face à la gare de Châteaucreux, à Saint-Etienne (42), l’îlot Poste-Weiss concentre un ensemble immobilier mixant logements, bureaux, hôtels et commerces. La gare est le point bas de la ville. Datant de la fin du XIXe siècle, l’édifice s’articule autour d’une structure métallique rouge, garnie […]

Retrouvez cet article dans le numéro 89 de Béton[s] le Magazine.

Au premier plan, le cheminement PMR serpente le long de la pente pour permettre d’accéder à la partie haute de la rue.
Au premier plan, le cheminement PMR serpente le long de la pente pour permettre d’accéder à la partie haute de la rue. [©Laurent Keller/Groupe Sols]

Face à la gare de Châteaucreux, à Saint-Etienne (42), l’îlot Poste-Weiss concentre un ensemble immobilier mixant logements, bureaux, hôtels et commerces. La gare est le point bas de la ville. Datant de la fin du XIXe siècle, l’édifice s’articule autour d’une structure métallique rouge, garnie de briques polychromes, qui renvoie au passé industriel stéphanois. Ce code couleur très marqué imprègne le nouveau quartier dans sa totalité. Des façades des bâtiments jusqu’aux bétons décoratifs horizontaux. Ainsi, les sols impulsent un parcours privilégié vers le centre, vers la haute ville. Une route sur laquelle on souhaite s’engager. Dans “Le Magicien d’Oz”, film de 1939 réalisé par Victor Fleming, et qui a lancé la carrière de Judith Garland, le chemin à suivre était jaune. A Saint-Etienne, il est fait de cinq nuances de rouge. Toujours ce miroir des teintes de la gare. Magicien d’Oz”, film de 1939 réalisé par Victor Fleming, et qui a lancé la carrière de Judith Garland, le chemin à suivre était jaune. A Saint-Etienne, il est fait de cinq nuances de rouge.

Le code couleur très marqué imprègne le nouveau quartier dans sa totalité. Des façades des bâtiments jusqu’aux bétons décoratifs horizontaux.
Le code couleur très marqué imprègne le nouveau quartier dans sa totalité. Des façades des bâtiments jusqu’aux bétons décoratifs horizontaux. [©Laurent Keller/Groupe Sols]

A l’origine du projet, le cabinet ECDM Architectes. « Dans un premier travail sur la consommation du territoire et son utilisation, nous avons élaboré un volume initial sculpté […]. Puis, celui-ci se déforme, se scinde en trois volumes compacts, libérant des failles visuelles, une multiplicité de plans et volumes, et deux axes minéraux. Le travail sur le volume et sur le modelé se décline ici de façon spécifique pour aboutir à la création d’une nouvelle topographie », expliquent les architectes Emmanuel Combarel et Dominique Marrec. 

Une intervention durant le gros œuvre

Traité tout au long de l’année 2018, le chantier de sol se développe sur une superficie de l’ordre de 3 800 m2, répartie entre deux axes principaux.
Traité tout au long de l’année 2018, le chantier de sol se développe sur une superficie de l’ordre de 3 800 m2, répartie entre deux axes principaux. [©Laurent Keller/Groupe Sols]

C’est donc un aménagement ouvert, parcourable et animé, qui est proposé. Aménagement horizontal exécuté en même temps que les verticaux, dont il est le prolongement naturel. « Il est rare pour une entreprise de bétons d’aménagement d’intervenir, alors même que le gros œuvre des bâtiments alentour se poursuit encore », souligne Pierre-Olivier Robert, conducteur de travaux de Sols Loire Auvergne, entreprise en charge de l’aménagement urbain de la zone. 

Cette intégration dans le programme n’a pas été sans conséquence. « La grande difficulté a été celle de la gestion du phasage des travaux, car nous ne disposions que de deux points d’accès. » Le recours au pompage fut donc un passage obligé. Traité tout au long de l’année 2018, le chantier de sol se développe sur une superficie de l’ordre de 3 800 m2, répartie entre deux axes principaux. L’essentiel de l’aménagement prend place sur la dalle de couverture des parkings souterrains. Seule, la zone qui permet de rejoindre la rue Gris-de-Lin, en extrémité haut de la parcelle, a bénéficié d’un traitement particulier. « Cette partie s’inscrit dans une pente, dont le modelé a été réalisé par l’entreprise de terrassement. Après ce premier travail, nous sommes intervenus pour implanter la rampe et permettre le cheminement des personnes à mobilité réduite. » Là, les coulages de béton étaient faits à même la terre, contrairement aux zones sur parkings, réalisées sur revêtement drainant.

Des durcisseurs pour donner la teinte

Le traitement esthétique suit un calepinage composé de bandes contigües d’environ 1,50 m de large, déclinées en différentes teintes colorées.
Le traitement esthétique suit un calepinage composé de bandes contigües d’environ 1,50 m de large, déclinées en différentes teintes colorées. [©Laurent Keller/Groupe Sols]

Le traitement esthétique suit un calepinage composé de bandes contigües d’environ 1,50 m de large, déclinées en différentes teintes colorées. Fourni par Cemex, le béton de base est le même pour l’ensemble de l’aménagement : un S3 gris. Coulé sur une épaisseur de 17 cm, armé, il est lissé à la taloche au fur et à mesure de sa mise en œuvre. « Nous travaillions par campagne de couleur pour pallier tout risque de pollution entre les bandes contigües », précise Pierre-Olivier Robert. 

La teinte finale de chaque bande est obtenue par intégration d’un durcisseur de surface coloré issu de la gamme Viaprint (marque du groupe Sols). Les nuances retenues par les architectes s’appellent aubergine, rose, rouge basque, rouge brillant et rouge Madagascar. « Trois d’entre elles ont été formulées sur mesure pour les besoins de cette opération. »

Les grilles de ventilation des parkings sont utilisées comme autant d’éléments esthétiques complémentaires.
Les grilles de ventilation des parkings sont utilisées comme autant d’éléments esthétiques complémentaires. [©Laurent Keller/Groupe Sols]

Afin de garantir la profondeur de chaque teinte, le dosage en durcisseur a été calé à 5,50 kg/m2, intégrés dans le béton encore frais, de façon manuelle. « Ce dosage était d’autant plus important que toute la zone bénéficie d’un micro-sablage destiné à rendre le revêtement plus adhérent. » Enfin, pour ajouter une dimension esthétique supplémentaire, certaines bandes ont été rehaussées d’un marquage fait de petits cercles disposés en quinconce. « Pour répondre à cette exigence, nous avons fait réaliser deux pochoirs métalliques par un serrurier local. Ces éléments étaient disposés sur les bandes concernées lors des opérations de sablage pour protéger les parties à ne pas sabler », conclut Pierre-Olivier Robert. 

Frédéric Gluzicki