Nouvelle capitainerie de Calais : Totem déstructuré en béton

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Muriel Carbonnet
13/06/2025

Majestueuse, déstructurée et imposante, la nouvelle capitainerie du port de Calais, toute en béton, s’érige désormais tel un symbole architectural et fonctionnel pour la ville.

Visible depuis la mer tout autant que depuis la ville et les plages, la nouvelle capitainerie est le signe et le symbole d’un port en pleine expansion. Et s’affirme tel un emblème pour une ville en mouvement. [©Atelier 9.81]
Visible depuis la mer tout autant que depuis la ville et les plages, la nouvelle capitainerie est le signe et le symbole d’un port en pleine expansion. Et s’affirme tel un emblème pour une ville en mouvement. [©Atelier 9.81]

Culminant à 38 m de hauteur, la nouvelle capitainerie de Calais s’élève telle une tour de contrôle. Elle offre une vue à 360° sur l’ensemble des bassins et des mouvements maritimes. Et marque l’aboutissement du projet “Calais Port 2015” et la modernisation d’une infrastructure portuaire vitale. Conçue par le cabinet d’architecture Atelier 9.81, elle se distingue par une architecture déstructurée et le choix du béton comme matériau de prédilection. Ici, le béton a été sublimé pour raconter l’identité calaisienne.

Le projet s’est inspiré du cairn, cet empilement de galets que l’on peut faire sur une plage ou en montagne. Et qui souligne à la fois l’autonomie des éléments qui le composent et le mouvement. Ceci, afin de créer un ouvrage où chaque “strate” de béton évoque une part du patrimoine local. A l’instar de galets posés en équilibre les uns sur les autres, cet édifice s’érige par accumulation. Par stratification de récits contenus dans des formes géométriques simples. Chaque volume devient un support de narration et se voit affecter une texture, une matérialité.

Un choix 100 % béton

A l’instar de galets posés en équilibre les uns sur les autres, la nouvelle capitainerie s’érige par accumulation, par stratification de récits contenus dans des formes géométriques simples. [©Atelier 9.81]
A l’instar de galets posés en équilibre les uns sur les autres, la nouvelle capitainerie s’érige par accumulation, par stratification de récits contenus dans des formes géométriques simples. [©Atelier 9.81]

Ce choix 100 % béton n’est pas anodin. Dans un environnement maritime extrêmement agressif, la question de la pérennité a été primordiale. Le béton a été retenu pour sa capacité à résister à l’oxydation rapide des éléments métalliques et à la force du vent. Sa formulation répond à la classe d’exposition XS3, protégeant les armatures de la corrosion due aux chlorures de l’eau de mer. Un processus de fabrication minutieux a été nécessaire, incluant un passage en chambre de durcissement.

Réalisées pour l’essentiel en prémurs de béton blanc préfabriqués, les façades de l’ouvrage sont de véritables supports de narration. Coulé en place pour ce qui est des trois premiers niveaux, le socle du bâtiment est marqué de lignes fracturées. Rappelant ainsi les falaises du Cap Gris-Nez et du Cap Blanc-Nez. Plus fins, les niveaux intermédiaires intègrent des cartes marines du détroit de la Manche, réalisées par sablage du béton. Enfin, le parallélépipède supérieur, abritant la vigie, rend hommage à l’histoire de la dentelle calaisienne par des motifs circulaires en relief.

Un édifice complexe

L’architecture de la nouvelle capitainerie s’est inspirée du cairn, cet empilement de galets que l’on peut faire à la plage ou en montagne. Et qui souligne à la fois l’autonomie des éléments qui le composent et le mouvement [©Atelier 9.81]
L’architecture de la nouvelle capitainerie s’est inspirée du cairn, cet empilement de galets que l’on peut faire à la plage ou en montagne. Et qui souligne à la fois l’autonomie des éléments qui le composent et le mouvement [©Atelier 9.81]

Cette intégration artistique du béton confère à la capitainerie une dimension de Land art, fusionnant architecture et territoire. De plus, le dessus des murs de terrasse intègre un léger creux dans le béton. De manière à éviter l’ombre et le débord de la couvertine sur la façade. Ayant nécessité un important étayage, la construction, a fait l’objet de nombreux tests pour garantir l’homogénéité de la couleur du béton et la parfaite juxtaposition des panneaux. Le recours au BIM a été un atout majeur pour la réussite de cet édifice complexe. Visible depuis la mer tout autant que depuis la ville et les plages, la nouvelle capitainerie est le signe et le symbole d’un port en pleine expansion. Et s’affirme tel un emblème pour une ville en mouvement.

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Une tour en béton délirante à Tokyo

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