Matériaux : Entre redressement et incertitude

Arnaud Le Brun
16/05/1970
Modifié le 16/05/2025 à 12:56

L’Unicem révèle une légère hausse de l’activité des matériaux de construction. Mais reste préoccupée par les incertitudes des mois à venir...

Article paru dans Béton[s] le Magazine n°118.

L’Unicem révèle une légère hausse de l’activité des matériaux de construction. Mais reste préoccupée par les incertitudes des mois à venir. [©ACPresse]
L’Unicem révèle une légère hausse de l’activité des matériaux de construction. Mais reste préoccupée par les incertitudes des mois à venir. [©ACPresse]

Face à la guerre commerciale qu’a décidé de mener le président américain Donald Trump au reste du monde, les marchés financiers ont été déstabilisés. D’après l’Unicem, « Ce contexte d’incertitude pourrait peser sur l’évolution des taux d’intérêt. Et ainsi ralentir le processus de redressement des marchés immobiliers et de la construction amorcé depuis quelques mois ». Dans les prochains mois, cette situation pourrait impacter l’activité des matériaux en France. Malgré une crise toujours présente, le secteur du logement continue, à l’heure actuelle, de remonter la pente. Ainsi, selon les données provisoires de l’Unicem pour le mois de février, la production de granulats se serait raffermie de 1,3 % par rapport à janvier. Et de 0,5 %, comparé à février 2024… Quant aux trois derniers mois, l’activité gagne 4,6 % par rapport au trimestre précédent.

En revanche, la dynamique est quelque peu différente du côté du BPE. En février, les livraisons ont légèrement reculé, de 0,8 % par rapport au mois précédent. Elles s’inscrivent d’ailleurs en dessous des niveaux de l’an passé (- 7,4 %). Cependant, sur les trois mois de décembre à février, la production de BPE se redresse de 1,1 % au regard du trimestre 2024.

Une reprise de l’activité

A ce jour, le climat conjoncturel de l’industrie du bâtiment reste incertain. Pourtant, les derniers chiffres du gouvernement sur l’activité constructive témoignent d’un redressement de l’activité. Ainsi, du côté du logement, à fin février 2025 sur trois mois, les remises en chantier ont connu un rebond de 17,2 % sur un an. Quant aux trois mois précédents, elles enregistrent une hausse de 14,2 %. Le sursaut sur le trimestre est ainsi plus marqué dans le segment du collectif (+ 17,9 %). Tandis que celui de l’individuel est moins important (+ 8,2 %). En cumul sur douze mois à fin février, 293 000 logements ont été commencés. Ce qui représente un niveau comparable à celui des douze mois précédents (- 0,3 %).

Du côté des permis, un redressement a été constaté, mais de moindre ampleur. A fin février, sur les trois derniers mois, le nombre de logements commencés a augmenté de 4,5 % par rapport au trimestre précédent. Par contre,  il s’est encore inscrit en repli de 3 % sur un. Ainsi, en cumul sur douze mois à fin février, 331 000 logements ont été autorisés. Ce qui représente un niveau encore inférieur de 10,7 % par rapport aux douze mois précédents.

La prudence est de mise

En ce qui concerne l’activité des travaux publics, elle fait preuve de résilience en février 2025. En effet, selon la dernière note de conjoncture de la FNTP, une hausse de 3 % a été constatée par rapport à janvier. Et sur un an, elle progresse de 2,7 %. D’après la Fédération : « Les meilleures conditions climatiques de 2025 par rapport à 2024 ont sans doute participé à la bonne tenue des chantiers. » En revanche, les nouvelles commandes enregistrent, à fin février, une baisse de 9 % en cumul sur deux mois. De plus, le repli des appels d’offres publics inquiète la profession et augure d’une dégradation de la demande dans les prochains mois. A un an des échéances électorales, l’accélération des projets aurait dû se poursuivre. Mais le contexte de consolidation budgétaire incite les collectivités à la prudence. En particulier, du côté des départements où les trésoreries sont encore plus fragilisées.

Article paru dans Béton[s] le Magazine n°118.

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