Le nouveau Musée d’art moderne ne peut laisser indifférent. Ses bétons blancs bruts de décoffrage sont impeccables, les arêtes, franches, l’architecture, simple et efficace.

Il y a, comme ça, des moments où toutes les étoiles s’alignent.
Comme la plupart d’entre vous, j’ai profité de la période estivale pour souffler un peu. Mes pérégrinations m’ont conduit, entre autres, à Varsovie, la capitale de la Pologne. Rien de bien surprenant. Il suffit de regarder mon nom de famille pour se rendre compte d’une certaine accointance avec le pays de Marie Skłodowska-Curie, de Nicolas Copernic ou de Frédéric Chopin…
Sans être tendu, mon programme prévoyait la visite du tout nouveau Musée d’art moderne de Varsovie. Muzeum Sztuki Nowoczesnej ou MSN, pour les connaisseurs de la langue. Nous sommes un mercredi du mois d’août. La météo atteint des sommets. Le ciel est vierge de nuage. Il faut chaud, juste comme il faut.
Descente à l’arrêt de bus Centrum – le tramway ne fonctionne pas pour cause de reconstruction des voies. A ma gauche, l’emblématique Palais de la culture et de la science (Pałac Kultury i Nałki ou PKiN). En face, à 400 m, l’immaculé MSN, sis le long de l’avenue Marszałkowska. D’aucuns estiment que ce musée n’aurait pas dû être construit à cet endroit précis, au pied du PKiN. Sachant que la construction de ce même palais n’avait pas non plus enthousiasmé les foules, en 1955. Mais à l’époque, en Pologne, on se taisait..
L’architecture, simple, efficace

La distance est vite franchie et me voici devant le lieu. Il est superbe et fait la part belle au béton. Nous sommes entre amateurs qui n’oublient jamais leurs centres d’intérêt ! Même en congés, il nous arrive de glisser un œil indiscret entre les interstices d’une palissade, histoire de voir ce qui se passe de l’autre côté.
Le MSN consiste en un immense monolithe fait d’un béton blanc brut de décoffrage. Sous le soleil de l’été, il rayonne presque. Les lunettes de protection sont indispensables. Les façades sont impeccables, les arêtes, franches, l’architecture, simple et efficace. Une réussite pour le cabinet new-yorkais Studio Thomas Phifer and Partners et son partenaire APA Wojciechowski Architekci.
Comme celui du château de Chambord
A l’intérieur, l’impression est tout autant positive. Le béton blanc brut, tout aussi beau. Les équipes de Warbud, filiale du groupe Vinci ont mis les moyens. C’était une première pour eux. L’essai est plus que transformé.
La chose qui impressionne le plus est l’escalier central, monumental, qui conduit aux étages supérieurs du musée. Sans être à double révolution, comme celui du château de Chambord et signé Léonard de Vinci, il propose deux volets au choix. Soit un départ par la droite, soit un accès par la gauche. A chacun sa préférence. Personnellement, je suis parti à droite…
L’escalier articule le musée. Tous les chemins y mènent. On le quitte pour mieux le retrouver. On ne peut s’empêcher de l’admirer. Appuyé contre le garde-corps, on regarde vers le haut, vers le ciel transperçant la verrière zénithale, vers le bas, vers les visiteurs déambulant sur la dalle du rez-de-chaussée.
Daniel Libeskind ou Sir Norman Foster
Faisant face à l’escalier, une gigantesque baie ouvre le musée sur le Palais de la culture et de la science. Et les gratte-ciel qui composent le nouveau visage de Varsovie. Des édifices signés Daniel Libeskind (tour Złota 44) ou Sir Norman Foster (Varso Tower), pour ne citer qu’eux…
De l’autre côté du bâtiment muséal, une terrasse ouverte remplace, en quelque sorte, la baie vitrée. Un endroit pour faire une pause, réfléchir aux œuvres qu’on vient de découvrir. Et, encore une fois, pour voir et toucher le béton brut. Omniprésent. Rassurant.

Voilà – vous l’aurez compris -, le nouveau Musée d’art moderne ne peut laisser indifférent. Pour ce qui me concerne, il m’a bluffé par tous ces aspects, par son architecture, par la beauté de ses bétons. Les photos que vous avez sans doute déjà regardées en sont le reflet. Et si, d’aventure, ce mini-reportage vous donne envie de faire un petit tour à Varsovie, j’en serai enchanté car, au-delà du musée, la capitale a connu une formidable mutation ces dernières années, qui mérite bien plus qu’un simple détour.
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