Le Kunstsilo a un grain !

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Muriel Carbonnet
08/09/2025
Modifié le 08/09/2025 à 16:01

A Kristiansand, en Norvège, un ancien silo à grains, construit en 1935, a été transformé en un musée d’art contemporain spectaculaire, son nom : Kunstsilo.

La réhabilitation des silos été pensée pour préserver les éléments historiques, tout en créant des espaces adaptés à l’accueil d’œuvres d’art et du public. [©Alan Williams photography]
La réhabilitation des silos été pensée pour préserver les éléments historiques, tout en créant des espaces adaptés à l’accueil d’œuvres d’art et du public. [©Alan Williams photography]

A Kristiansand, au cap Sud de la Norvège, un ancien silo à grains a subi une transformation spectaculaire pour devenir le Kunstsilo, un musée d’art contemporain emblématique.

Ce projet, qui fusionne héritage fonctionnaliste et architecture moderne, est le fruit d’un concours international remporté par les agences Mestres Wåge, Mendoza Partida et BaxStudio en 2016.

La construction du silo en 1935

Le musée s’articule autour d’une salle basilique de 21 m de haut, où les cylindres d’origine sont mis en valeur. Des ouvertures stratégiques laissent entrer la lumière naturelle, créant une atmosphère unique et mettant en avant les marques du passé. [©Alan Williams photography]
Le musée s’articule autour d’une salle basilique de 21 m de haut, où les cylindres d’origine sont mis en valeur. Des ouvertures stratégiques laissent entrer la lumière naturelle, créant une atmosphère unique et mettant en avant les marques du passé. [©Alan Williams photography]

La construction du silo a débuté dans un contexte économique difficile, à une époque marquée par les séquelles du krach boursier de 1929.

Malgré les défis, Kristiansand, alors ville en pleine croissance, avait besoin d’un bâtiment de stockages céréaliers, capable de soutenir son développement économique. Conçu par les architectes norvégiens Arne Korsmo et Sverre Aarsland, il a été un exemple précoce de l’architecture fonctionnaliste, un mouvement qui prônait l’efficacité et la simplicité des formes. Ce style se distingue par une esthétique minimaliste, caractérisée par de vastes surfaces, des lignes droites et épurées et des formes géométriques distinctes. Cette approche architecturale s’est imposée dans les années 1920 et a gagné la Norvège dans les années 1930. Après son arrivée, le fonctionnalisme est devenu la tendance architecturale dominante tout au long de cette décennie.

Le défi majeur pour les architectes a été de maintenir l’intégrité du silo, tout en lui insufflant une nouvelle vie. [©Alan Williams photography]
Le défi majeur pour les architectes a été de maintenir l’intégrité du silo, tout en lui insufflant une nouvelle vie. [©Alan Williams photography]

Achevé en 1935, le silo originel se composait de 15 cylindres en béton armé, chacun mesurant environ 38 m de hauteur. Ce choix de matériau était innovant pour l’époque, car il offrait à la fois durabilité et la possibilité de construire des structures de grande taille sans nécessiter de supports internes. La technique du coffrage glissant a été utilisée, permettant une construction rapide et sans joints. Ce qui était crucial pour la solidité de l’édifice. Mais le béton de l’époque n’était pas le même qu’aujourd’hui. A l’extérieur l’usure liée aux intempéries et les traces du temps sont toujours visibles. Le silo a été conçu pour stocker jusqu’à 15 000 t de céréales, jouant un rôle essentiel dans l’importation et le stockage de grains pour la région.

Evolution et réhabilitation

Exemple précoce de l’architecture fonctionnaliste, le nouveau musée d’art moderne mélange l’efficacité et la simplicité des formes. [©Alan Williams photography
Exemple précoce de l’architecture fonctionnaliste, le nouveau musée d’art moderne mélange l’efficacité et la simplicité des formes. [©Alan Williams photography

L’extension du silo en 1939, ajoutant 15 cylindres supplémentaires au Sud, ainsi que l’agrandissement du bâtiment de stockage en 1956, ont renforcé son rôle central dans l’économie locale. Cependant, la désaffection du silo à la fin des années 2000 a laissé le bâtiment à l’abandon. Jusqu’à ce que, en 2015, le financier et collectionneur Nicolai Tangen fasse don de sa vaste collection d’art nordique à sa ville natale, Kristiansand. Rendant possible la réhabilitation du bâtiment. Cette dernière a été pensée pour préserver les éléments historiques, tout en créant des espaces adaptés à l’accueil d’œuvres d’art et d’un public de visiteurs. Le défi majeur pour les architectes a été de maintenir l’intégrité du silo, tout en lui insufflant une nouvelle vie. Son enveloppe extérieure, elle, devait rester intacte, toute de blanc vêtue. Ainsi, le musée s’articule autour d’une salle basilique de 21 m de haut, où l’intérieur des cylindres d’origine est mis en valeur. Des ouvertures stratégiques laissent entrer la lumière naturelle, créant une atmosphère unique et mettant en avant les marques du passé. Le projet du Kunstsilo a exploité toute la puissance expressive du silo. Le nouveau musée d’art moderne trouve un équilibre élégant, en alliant le respect des qualités du silo à une approche imaginative des expériences uniques qu’il offre.

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