Le cri du cœur de LG Group

Muriel Carbonnet
02/07/2025
Modifié le 02/07/2025 à 09:52

C’est un vrai coup de gueule que lance sur les RS l’entreprise vendéenne LG sur les nouvelles tendances du marché du travail. Problème sociétal, voire générationnel ? Elle dit tout fort ce que beaucoup d’entreprises pensent tout bas ! Retour sur un lièvre sorti brusquement de son chapeau…

L’équipe de LG Group en train de hurler son malaise. [©LG Group]
L’équipe de LG Group en train de hurler son malaise. [©LG Group]

On ne va pas se mentir, j’ai 56 ans et je ne comprends plus la jeune génération. Bref, je vieillis, tandis que les jeunes nous remplacent peu à peu. Nous cohabitons, mais les valeurs d’il y a 30 ou 40 ans ne sont plus à l’ordre du jour. C’est en partant de ce constat simple, implacable, que l’entreprise vendéenne LG lance un coup de gueule “brutal” sur le monde du travail. Elle tape en plein dans une réalité froide et partagée. Derrière les situations ubuesques  - candidats zappant les promesses d’embauche, abandons de poste en plein service, absences inexpliquées à répétition – se cache un malaise véritable. LG le dénonce, mais d’autres le vivent… en silence. Le travail n’est-il plus bankable ? Les paradigmes changent… A nous de nous adapter ? Ou peut-être à eux ?« Ce cri, ce sont nos équipes et nos managers hypers engagés pour faire tourner notre entreprise depuis plusieurs années. Ce cri, ce sont nos équipes RH, notre direction qui lancent un cri d’urgence », clame LG Group.

Des générations en tension, des attentes qui se confrontent

Le phénomène n’est pas récent : Gen Z (nés à dans les 2000), Millennials (nés au début des années 1980) et génération X (nés entre 1965 et 1979) n’ont jamais eu les mêmes référentiels. Les plus jeunes cherchent flexibilité, sens, équilibre, reconnaissance immédiate. Un besoin de feedback continu qu’ils expriment tout haut. En face, les plus anciens, souvent alignés avec les valeurs “live to work”, misent sur la loyauté, la résilience et le respect d’un cadre implicite. Ce choc des cultures se matérialise aujourd’hui dans les abandons intempestifs et le désengagement. « C’est une vraie disruption que nous connaissons et subissons quant à la valeur travail », résume LG Group. Et de poursuivre : « Nous subissons au quotidien des désistements constants, des abandons au bout d’une demi-journée ou de plusieurs jours… »

Un mal global, aux conséquences colossales

La crise d’engagement n’est pas anecdotique. Selon l’étude annuelle Gallup, en 2023, ce désengagement des employés dans le monde a coûté 8 800 Md$ (environ 7 500 Md€) en perte de productivité, soit 9 % du PIB mondial ! En France, seuls 19 % des interrogés affirment se sentir engagés. Cette désaffection collective pèse sur les entreprises comme sur l’économie nationale, fragilisant les salariés fidèles et motivés, à l’image de ceux de LG. « Mais nous essayons chaque jour de leur faciliter le quotidien à travers toutes les formations que nous mettons en place. Mais aussi la politique de rémunération revue chaque année et discutée avec élus et managers. A travers la santé mentale qui est en première place avec 70 personnes formées à la question, une vingtaine de référents Qualité de vie au travail entendus tous les mois… Nous n’arrêtons jamais d’essayer, d’innover, de tester. »

Ce que disent les données sur les jeunes générations : 59 % des Gen Z envisagent de quitter leur emploi dans les deux ans, contre 51  % des Millennials. Tandis que 70  % de la Gen  Z souhaitent un travail aligné avec ses valeurs personnelles et valorisent la diversité, l’engagement social et environnemental. Il ne s’agit donc pas ici d’un rejet du travail, mais d’un désir de travailler autrement, plus respectueux de l’équilibre vie personnel / vie professionnelle, de la reconnaissance et du sens.

Oui, le coupe de gueule de LG Group exprime une détresse réelle, mais son ton accusateur (“ les jeunes ne font rien ”) est peut-être contre-productif. Cette posture de blâme risque d’élargir le fossé intergénérationnel, renfonçant les comportements qu’elle dénonce plutôt qu’en les corrigeant. Pourtant, ce constat est une réalité de chaque instant. Il y a “juste” une incompréhension mutuelle. « Comment se sortir de toutes ces attitudes qui nous dépassent, nous scotchent, nous polluent le moral, nous empêchent de tenir économiquement notre entreprise debout ? Et donc d’assurer à nos salariés fidèles et engagés la pérennité de leur emploi ? »

Un “dieu” pour le savoir‑être  ?

Hélas non ! Aucun miracle ni autorité supérieure ne remplacera le travail concret et quotidien : adaptation, pédagogie, co-construction. Le “savoir‑être” naît d’un système d’engagement durable, non d’un dogme. Ce coup de gueule vendéen mérite d’être entendu : il reflète une réalité criante. Mais l’enjeu est collectif. L’avenir appartient à celles et ceux qui sauront passer de l’alerte à l’action. Son cri est portant bien révélateur, car c’est loin d’être une exception. « Franchement, le monde est devenu fou pour de bon. C’est inquiétant pour la pérennité de nos entreprises, l’économie de notre pays…  Et donc pour la vie économique de chacun d’entre nous, tout simplement ! » LG Group le dénonce, mais d’autres le vivent au quotidien. Cela reste un problème prégnant qu’il va falloir résoudre de toute urgence !

« Et bien entendu, pour ceux pour qui la valeur “travail“, l’engagement, et l’honnêteté veulent encore dire quelque chose, pour ceux qui veulent s’engager auprès de nos fidèles collaborateurs, retrouvez nos offres d’emplois sur notre site. »

Muriel Carbonnet-Villenave

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