Lafarge va introduire des pousseurs hybrides

Yann Butillon
05/07/2023
Modifié le 10/07/2023 à 09:27

Acteur du transport fluvial sur la Seine, Lafarge France annonce le passage à l’hybride électrique d’un premier pousseur parisien, en juin 2024.

Le Marsouin sera le premier pousseur de Lafarge France à être transformé. [©Lafarge/Yue Wu]
Le Marsouin sera le premier pousseur de Lafarge France à être transformé. [©Lafarge/Yue Wu]

Engagé pour rendre sa flotte fluviale moins émissive, Lafarge France compte réaliser la conversion hybride de tous ses pousseurs d’ici 2030. Ceux-ci seront tous pré-équipés pour passer à une motorisation hydrogène zéro émission dans une phase ultérieure. Le pousseur de manœuvre “Le Marsouin”, qui approvisionne Paris en granulats et ciments, sera le premier à être transformé grâce à un investissement de 3,2 M€. La livraison est prévue en juin 2024.

La transformation de ce diesel ancienne génération en hybride électrique/biocarburant nouvelle génération devrait assurer une diminution de 40 % de CO₂. Et de près de 70 % de NOx et particules fines.

Sept pousseurs et 56 barges

Avec ce programme de modernisation de ses pousseurs, Lafarge France poursuit son engagement pour rendre plus écologique le transport de ses matériaux. Ceci, tout en réduisant son impact environnemental. Avec 3 Mt transportées chaque année par la voie fluviale (granulats, déblais de chantiers, terres excavées, ciments en vrac…), Lafarge est un des premiers utilisateurs de la voie d’eau en France. L’industriel assure aussi la gestion et l’entretien de sa propre flotte. Cette dernière est constituée de 7 pousseurs (3 pousseurs de ligne et 4 pousseurs de manœuvre). Et de 56 barges, offrant une capacité globale de 80 000 t.

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Lafarge dispose de son chantier naval à Nanterre (92). Et navigue ainsi entre 25 ports le long de l’axe Seine, allant du Havre (76) à Montereau-Fault-Yonne (77). Le transport fluvial fait, d’ores et déjà, partie des modes logistiques les moins émetteurs de gaz à effet de serre à la tonne transportée. Un seul convoi fluvial représente jusqu’à 220 camions. Quant à l’évolution récente des motorisations alternatives, elle a ouvert de nouvelles marges de manœuvre.

Un Marsouin au moteur neuf

Le Marsouin est un pousseur de manœuvre, capable de pousser des barges de 2 500 t. Il navigue dans Paris 8 h/j du lundi au vendredi. Sur une année, il permet le transport d’environ 365 000 t de marchandises. Que ce soit pour approvisionner les sites de production Lafarge (centrales à béton). Ou évacuer les déblais de chantier et terres excavées.

De manière concrète, le Marsouin va se retrouver en cale sèche cet automne, mais pour la bonne cause. En effet, sa motorisation diesel sera remplacée par un système hybride thermique/électrique rechargeable. Lui permettant de convoyer les barges en mode électrique. C’est-à-dire plus de 80 % de son temps de navigation. Cette transformation entraînera, en même temps la modification de l’appareil propulsif (hélice) ou encore de la coque. Ainsi électrifié, le Marsouin reprendra du service en juin 2024. Ce premier projet d’un montant de 3,2 M€ est soutenu par,l’Ademe, Haropa et Voies navigables de France.

Lafarge participe au projet de recherche H2Ships

En parallèle de la conversion hybride électrique de pousseurs existants comme Le Marsouin, Lafarge va aussi remplacer certains bateaux vieillissant par des bâtiments flambants neufs.

Un premier pousseur de ligne (reliant Le Havre à Paris 7j/7) à propulsion hybride thermique/électrique est en phase de projet avancé. Il permettra, lors d’une première phase d’exploitation, la réduction de 20 % des émissions de CO₂. Et de 70 % de NOx et particules fines (par rapport à un pousseur à propulsion conventionnelle). Comme pour le pousseur Marsouin, ces émissions seront supprimées en totalité une fois engagée la seconde phase de fonctionnement “full H2”, à l’hydrogène. Enfin, Lafarge participe au programme européen de recherche H2Ships, soutenu par le fonds européen Interreg. Celui-ci vise à promouvoir le développement des solutions reposant sur l’hydrogène, afin d’accélérer la décarbonation du transport fluvial.

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