L’Académie d’architecture prime Paul Chemetov

Muriel Carbonnet
25/10/2023

Paul Chemetov a reçu la Médaille d’or à la cérémonie des Prix et Récompenses 2023 de l'Académie d'architecture.

L’architecte et urbaniste Paul Chemetov à la cérémonie des Prix et Récompenses 2023 de l'Académie d'architecture. [©Mathieu Delmestre]
L’architecte et urbaniste Paul Chemetov à la cérémonie des Prix et Récompenses 2023 de l’Académie d’architecture. [©Mathieu Delmestre]

La cérémonie des Prix et Récompenses 2023 de l’Académie d’architecture s’est déroulée, le 14 septembre dernier, à Paris. Paul Chemetov a ainsi reçu la Médaille d’or. Né en 1928, il se situe dans la double filiation de l’architecture de la reconstruction et des innovations technologiques de l’après-guerre. “Chem” est français, mais sa langue maternelle est le russe. Il a choisi un métier technique qu’on pouvait pratiquer partout dans le monde. Même quand on était contraint à l’exil, comme son père, le dessinateur Alexandre Chem. Entré en 1946 à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts, il en sort diplômé en 1959, après avoir travaillé auprès d’André Lurçat, de Jean Badovici et de Guillaume Gillet.

Des débuts brutalistes

En 1961, Paul Chemetov intègre l’Atelier d’urbanisme et d’architecture (AUA), fondé l’année précédente par Jacques Allégret. Il est qualifié de brutaliste dans ses premiers travaux au sein de l’AUA. Il prendra toujours le parti de la banlieue contre les grands ensembles. Paul Chemetov se définit comme un architecte de la commande publique, il a très peu travaillé pour le privé. Ses principaux commanditaires et collaborateurs ont été des maires issus de la gauche, notamment dans la ceinture rouge parisienne. Dans cette première étape néo-brutaliste, Chem livre donc de petits immeubles populaires, qui se distinguent de la production courante des Trente Glorieuses par une certaine urbanité, le souci de l’usager et le recours aux matériaux “pauvres”.

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De 1982 à 1987, il devient membre du comité directeur, puis vice-président du Plan Construction. En parallèle, il enseigne à l’Ecole nationale des ponts et chaussées jusqu’en 1989, puis à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne entre 1993 et 1994. En 1998, il s’associe à Borja Huidobro pour créer l’atelier C+H+2. En 2009, il devient co-président du Comité scientifique du Grand Paris. Il a présidé Bétocib1 de 2013 à 2017. Il en est actuellement le président d’honneur.

Plus de 200 projets

L’architecte et urbaniste a signé plus de 200 projets de construction et d’aménagements. Il a notamment conçu les équipements publics souterrains du quartier des Halles, le ministère des Finances. Et a participé à la rénovation de la grande galerie du musée national d’histoire naturelle et de l’ambassade de France à New Dehli (Inde). Il a aussi collaboré aux requalifications de plusieurs villes, dont Montpellier (34), Paris et Ivry-sur-Seine (94). Il est aussi à l’origine de logements à Poitiers, de l’extension de la faculté de médecine Lyon Sud. Il a été lauréat du concours international de la prolongation de l’axe historique de Paris au-delà de La Défense. Et a conduit le projet de la Méridienne verte pour célébrer l’an 2000. Plusieurs de ces opérations ont été inscrites à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. D’autres ont reçu le label “Patrimoine du XXe siècle” ou “d’Architecture contemporaine remarquable”.

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1Association qui a pour but de valoriser la qualité esthétique et technique de l’architecture en béton.