Il faut sauver Fort Boyard

Actualités
Muriel Carbonnet
10/09/2025
Modifié le 19/09/2025 à 09:27

Le département de Charente-Maritime a lancé un programme de restauration monumentale de 36,6 M€ pour sauver le Fort Boyard de l’érosion marine.

Le département de Charente-Maritime engage un programme de restauration monumentale de 36,6 M€ pour le Fort Boyard. [©Groupe Géotec]
Le département de Charente-Maritime engage un programme de restauration monumentale de 36,6 M€ pour le Fort Boyard. [©Groupe Géotec]

Charente-Maritime. Monument mythique de la côte Atlantique, le Fort Boyard s’apprête à entrer dans une nouvelle ère. Propriétaire du site, le département de Charente-Maritime lance un vaste chantier de reconstruction des ouvrages de protection originels. Avec un budget de 36,6 M€ et une échéance fixée à 2028. Le but est d’assurer la pérennité de l’édifice, très fragilisé par des décennies d’assauts marins. Et de permettre à terme son ouverture au public. Ce programme de sauvegarde ambitieux s’appuie sur des technologies et des matériaux contemporains, tout en respectant l’architecture d’origine du fort.

Contre vents et marées

Conçu pour garantir la solidité du fort pour les cent prochaines années, le projet prévoit la réhabilitation de l’éperon Nord, du havre d’accostage Sud, de la risberme et des blocs de protection. Les travaux ont débuté cet été et sont pilotés par l’architecte du patrimoine Delphine Gramaglia, le bureau d’études BRLi et l’entreprise ETPO. Pour caractériser les sols et orienter les choix techniques de consolidation, le Groupe Géotec a mené des investigations géo-techniques nautiques complexes, dans un environnement contraint par les conditions météorologiques et les mouvements de l’eau. Pressiomètres, carottages, essais statiques…, les données collectées seront cruciales pour valider les futures fondations du fort. « En agissant pour la sauvegarde du Fort Boyard, c’est un geste historique que nous réalisons pour les Charentais-Maritimes et les visiteurs attachés à ce lieu emblématique », insiste Sylvie Marcilly, présidente du Département.

Béton acheminé par hélicoptère

Depuis les airs, un hélicoptère transporte des bennes contenant du béton coulé fourni par Edycem, en immergé directement sous l’eau. [©Imagine Créations - Groupe ETPO - Architecture Patrimoine – BRL Ingénierie]
Depuis les airs, un hélicoptère transporte des bennes contenant du béton coulé fourni par Edycem, en immergé directement sous l’eau. [©Imagine Créations – Groupe ETPO – Architecture Patrimoine – BRL Ingénierie]
Environ 40 rotations ont été nécessaires pour réaliser cette opération de bétonnage. Effectuée sur deux journées de forts coefficients de marée. [©Imagine Créations - Groupe ETPO - Architecture Patrimoine – BRL Ingénierie]
[©Imagine Créations – Groupe ETPO – Architecture Patrimoine – BRL Ingénierie]

Après une première phase de pré-terrassement entamée cet été, le chantier de protection de fort Boyard s’est poursuivi début septembre avec les travaux de restauration de la risberme, plate-forme aménagée en pied d’ouvrage. Compte tenu des contraintes d’accès à l’ouvrage, une solution et des moyens inédits ont été mis en place pour acheminer le béton jusqu’au pied de la risberme.

Depuis les airs, un hélicoptère transporte des bennes contenant du béton coulé fourni par Edycem, en immergé directement sous l’eau. Destiné à combler une cavité creusée par les tempêtes. Environ 40 rotations ont été nécessaires pour réaliser cette opérationde mise en œuvre du béton. Effectuée sur deux journées de forts coefficients de marée. Chaque intervention s’est déroulée dans une fenêtre très contrainte de 2 h 30/j, lorsque les conditions sont réunies. Au sol, les équipes d’ETPO ont assuré la mise en œuvre du béton dans la cavité.

Travaux de pré-terrassement

Cette logistique exceptionnelle a permis de répondre aux réparations d’urgence et aux contraintes uniques du site : accessibilité très limitée, zone de déchargement réduite, exposition aux marées et aux conditions météo. Tout en maîtrisant les conditions de sécurité pour les équipes. En parallèle, les travaux de pré-terrassement réalisés par les équipes de Merceron TP se poursuivent durant tout le mois de septembre. Ceci, pour achever la préparation du site à l’arrivée du premier ouvrage de protection à partir de l’été prochain.

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