Gábor Kasza : L’inachevée conception en béton

Rédaction
27/11/2018

Gábor Kasza a réussi à concilier entre son livre de photos sur des réalisations en béton désertées, inachevées, et sa couverture tout en… béton, pour un poids de 1,4 kg et une épaisseur de 4 mm.

Gábor Kasza a réussi à concilier entre son livre de photos sur des réalisations en béton désertées, inachevées, qui restent figées dans le temps et leur environnement, et sa couverture tout en… béton, pour un poids de 1,4 kg et une épaisseur de 4 mm. [©Gabor Kasza]
Gábor Kasza a réussi à concilier entre son livre de photos sur des réalisations en béton désertées, inachevées, qui restent figées dans le temps et leur environnement, et sa couverture tout en… béton, pour un poids de 1,4 kg et une épaisseur de 4 mm. [©Gabor Kasza]

Quand le font et la forme se rejoignent… Qu’une cohérence “parfaite” s’établit entre le thème et la conception. C’est ce que le photographe hongrois Gábor Kasza (né en 1977) a réussi à concilier entre son livre de photos sur des réalisations en béton désertées, inachevées, qui restent figées dans le temps et leur environnement, et sa couverture tout en… béton, pour un poids de 1,4 kg et une épaisseur de 4 mm. Intitulé “Concrete passages about closeness and coldness… and a couple of songs”1, l’ouvrage renferme des photographies poétiques d’immeubles en béton, qui n’ont jamais été terminés, qui sont en suspend dans le temps et l’espace.« Le béton est devenu très à la mode dans le milieu “artistique” contemporain, au sens large. Il marque ainsi notre époque de son empreinte. Son aspect brut abstrait accentue les plages de couleur. Il crée une atmosphère théâtrale, comme dans un opéraLe principe du “photobook” est en vogue. Il offre une possibilité très créative pour exprimer la relation entre le fond et la forme. De ce point de vue, il m’était évident que le coffret de mon livre devait renvoyer au contenu. Il se devait d’être en béton. » Il s’agissait, selon les termes de l’artiste, d’une réflexion sur la « proximité et la froideur » de ce matériau, qui prenait place dans un récit visuel centré sur le béton. Le résultat : une œuvre d’art unique.

Concocter des recettes

Après nombre de refus auprès de designers pour la création d’un “fourreau” en béton, Gábor Kasza, photographe, mais aussi fou de cuisine, s’est mis pendant deux ans à concocter des “recettes” [Nous n’en saurons pas plus sur la formule de son béton]. Si bien que depuis la réalisation de cette couverture toute souple, il se consacre davantage à la création d’objets en béton qu’à la photographie. « Je suis en train de monter ma start-up. J’ai beaucoup d’idées pour le design d’intérieur. Je m’intéresse en ce moment au ciment naturel Prompt du Français Vicat. Ce livre a été une sorte d’apprentissage pour moi, une sorte de transition entre la photographie et le design. » Ce coffret est à mi-cheminentre quelque chose qui n’est pas terminée, voire peut-être endommagée, et une forme minimaliste plus contemporaine.

1Passages en béton entre proximité et froideur… et quelques chansons”. Pour les anglophones, le titre revêt un sens plus précis, les mots ayant plusieurs interprétations.

Muriel Carbonnet

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