Eqiom incorpore des sédiments fluviaux dans le ciment

Arnaud Le Brun
15/03/2023
Modifié le 15/03/2023 à 16:37

Grâce à son projet industriel Sedicim, Eqiom valorise les sédiments fluviaux dans le ciment. Une démarche originale qui a attiré la curiosité du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

Dans son usine de Lumbres, Eqiom récupère, calcine et intègre les sédiments dans la fabrication de matériaux. [©Eqiom]
Dans son usine de Lumbres, Eqiom récupère, calcine et intègre les sédiments dans la fabrication de matériaux. [©Eqiom]

Fin février, deux membres du gouvernement se sont rendus sur la centrale à béton Eqiom de Wambrechies, dans le Nord. En l’occurrence, Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat en charge de l’Ecologie, et Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement. Une visite qui avait pour objectif de découvrir le projet Sedicim. Celui-ci vise à transformer les sédiments de dragage, non dangereux et non inertes, en matières premières de cimenterie. Une revalorisation essentielle, puisque les sédiments génèrent, s’ils ne sont pas maîtrisés, des impacts néfastes sur la navigation fluviale et sur la sécurité des populations. Ce phénomène naturel touche ainsi les ports, les plans d’eau et les canaux. De plus, le dragage, seule alternative pour empêcher l’envasement des cours d’eau, entraîne de nombreux problèmes de stockage et d’élimination des matériaux. Par conséquent, Eqiom collabore avec l’IMT1 Lille Douai à une nouvelle filière de valorisation des sédiments dans l’industrie cimentière et du béton.

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Un projet en faveur de l’environnement

Une idée qui est née en 2018, lorsque l’entreprise a participé aux travaux de recherche de la chaire industrielle Ecosed2. Ainsi, Eqiom s’est penché sur la transformation des sédiments en matière alternative à l’argile dans la composition du ciment. Depuis plusieurs années, il s’engage sur cette voie, afin de faire évoluer sa politique RSE. Grâce à Sedicim, l’industriel entre dans la voie de la transformation environnementale du secteur de la construction. A présent, l’acteur est en charge de récupérer, calciner et intégrer les sédiments dans la fabrication de matériaux dans sa cimenterie de Lumbres.

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En parallèle, il les réintègre, en remplacement des sables, dans le béton pour réduire in fine leur empreinte carbone. Dans son communiqué, Eqiom se dit « fier de travailler sur ce projet prometteur et précurseur qui a nécessité de nombreuses années de recherche et de développement. Nous avons corrélé et mobilisé nos différentes expertises avec l’IMT pour répondre à cette grande problématique. »

Eqiom a reçu sur son site, à Wambrechies, Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement, et Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat chargé de l’Ecologie. [©Eqiom]
Eqiom a reçu sur son site, à Wambrechies, Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement, et Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat chargé de l’Ecologie. [©Eqiom]

Une démarche appuyée par le gouvernement

Pour aller encore plus loin dans le développement de Sedicim, Eqiom a signé en 2022 l’engagement pour la croissance verte. Ceci, afin de renforcer son partenariat avec l’Etat qui soutient ce projet vertueux, en assurant sa diffusion à l’ensemble de la filière concernée. C’est dans le cadre de cette démarche qu’Eqiom a reçu sur son site, Olivier Klein et Bérangère Couillard. Ils ont ainsi pu découvrir le parcours de valorisation des sédiments dans la production de béton. Circuit au cours duquel, les deux représentants du gouvernement ont pu assister à une opération de dragage. S’en est suivie la visite du site de dépôts des voies navigables de France (VNF) pour observer le transit et le séchage de la vase draguée. Ce projet industriel est une initiative d’économie circulaire, qui illustre l’engagement d’Eqiom en faveur du développement durable et de la dynamique locale. L’objectif est double : désengorger les voies fluviales, notamment du port de Dunkerque, dans les Hauts-de-France et réduire l’utilisation des ressources naturelles dans la fabrication de ses matériaux.

1Institut Mines-Télécom.  

2Une chaire qui a pour but de créer une dynamique scientifique, technologique et partenariale autour de la gestion des sédiments.

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