Un écrin brut pour le musée des Arts décoratifs

Muriel Carbonnet
29/04/2020
Modifié le 22/07/2021 à 16:53

En collaboration avec le Studio Adrien Gardère, les architectes de Bien Urbain ont réhabilité l’aile Rohan du musée des Arts décoratifs (MAD), à Paris. Place à un écrin brut pour cet espace dédié à la mode.

La réouverture de l’aile Rohan du MAD a été marquée par la scénographie minimaliste du Studio Adrien Gardère réalisée pour l’exposition “Harper’s Bazaar, premier magazine de mode”. [©Bien Urbain/Luc Boegly]
La réouverture de l’aile Rohan du MAD a été marquée par la scénographie minimaliste du Studio Adrien Gardère réalisée pour l’exposition “Harper’s Bazaar, premier magazine de mode”. [©Bien Urbain/Luc Boegly]

Au musée des Arts décoratifs (MAD) de Paris, les galeries dédiées à présenter les expositions temporaires sur la mode se déploient dans l’aile Rohan du Louvre. Le jardin des Tuileries et la rue de Rivoli (Ier arrondissement) la bordent. Les Galeries de la Mode ont été repensées, à la demande de l’institution. Et ce, grâce au mécénat de Stephen et Christine Schwarzian. Ceci, par les équipes du Studio Adrien Gardère (scénographe). Qui, pour l’occasion, s’est associé avec l’atelier d’architecture Bien Urbain.

Retrouver le bâtiment originel

De gauche à droite : Nicolas Cèbe, architecte-co-fondateur, Jérôme Stablon, architecte-co-fondateur, et Guillaume Cantardjian, architecte-co-fondateur de l’atelier d’architecture Bien Urbain. [©Bien Urbain/Luc Boegly]
De gauche à droite : Nicolas Cèbe, architecte-co-fondateur, Jérôme Stablon, architecte-co-fondateur, et Guillaume Cantardjian, architecte-co-fondateur de l’atelier d’architecture Bien Urbain. [©Bien Urbain/Luc Boegly]

« Il a fallu un an pour réhabiliter les plus de 1 200 m2 de l’aile Rohan du MAD. Il y avait déjà eu une rénovation de ces espaces dédiés à la mode dans les années 1990. Mais ils étaient devenus obsolètes », décrit Jérôme Stablon, architecte chez Bien Urbain. Avec un gros curage de l’existant pour commencer. « Il a fallu “recomprendre” le bâtiment originel. »

C’est ainsi que les murs sont apparus avec de la pierre, du béton et des blocs béton apparents. « Les laisser bruts a été une évidence. Cela correspond bien à l’univers de la mode actuelle. Et c’était nécessaire pour redécouvrir l’aile Rohan. »

Teintes stabilisées

Une lasure minérale a permis de stabiliser les teintes des murs, sols et plafonds. Pour créer cet écrin brut, « nous sommes intervenus au niveau de vitrines amovibles entre chaque refend, véritables “machines à exposer”».

Ces dernières peuvent changer de physionomie selon les scénographies des expositions temporaires. La réouverture de ces espaces a d’ailleurs été marquée par la scénographie minimaliste du Studio Adrien Gardère. Celle-ci réalisée pour l’exposition “Harper’s Bazaar, premier magazine de mode” .

Dans un écrin de béton brut, l’exposition “Harper’s Bazaar, premier magazine de mode” retrace les moments forts de cette revue mythique, son évolution depuis 1867. [©Bien Urbain/Luc Boegly]

L’exposition “Harper’s Bazaar, premier magazine de mode” est un double événement, puisqu’elle inaugure les nouvelles galeries de la mode du MAD, entièrement rénovées. [©Bien Urbain/Luc Boegly]

Au programme de cette splendide exposition donnée au sein du MAD : 60 créations de couture et de prêt-à-porter, ponctuées par les prêts de pièces prestigieuses ayant marqué le magazine de part leur apparition. [©Bien Urbain/Luc Boegly]

Au cœur du Musée des Arts Décoratifs, les salles d’expositions dédiées principalement à la mode se déploient dans l’aile Rohan du Louvre, qui longe le jardin des Tuileries et la rue de Rivoli. [©Bien Urbain]

Le béton, « un C4 classique », a été coulé en une seule fois par l’entreprise Cobalt. Le tout grâce à trois toupies stationnées dans le jardin du Louvre. [©ACPresse]

Un gros curage de l’existant a donc été effectué. « Il y a fallu “recomprendre” le bâtiment originel. ». [©Bien Urbain/Luc Boegly]

L’autre intervention s’est effectuée avec la création d’un escalier en béton brut, en face d’une fenêtre donnant sur le jardin des Tuileries. Et ce, en demi-cercle ascensionnel et enveloppant. « Ce nouvel escalier sculptural et discret, relie les deux étages des espaces d’exposition. » [©ACPresse]

Un escalier de béton brut

Et l’autre intervention s’est effectuée avec la création d’un escalier en béton brut. Juste en face d’une fenêtre donnant sur le jardin des Tuileries. Et ce, en demi-cercle ascensionnel et enveloppant. « Ce nouvel escalier sculptural et discret. Il relie les deux étages des espaces d’exposition. »

Pour créer cet écrin brut, « nous sommes intervenus au niveau de vitrines amovibles entre chaque refend, véritables “machines à exposer”. » Ces dernières peuvent changer de physionomie selon les scénographies des expositions temporaires. [©Bien Urbain] et [©Bien Urbain/Luc Boegly]
Pour créer cet écrin brut, « nous sommes intervenus au niveau de vitrines amovibles entre chaque refend, véritables “machines à exposer”. » Ces dernières peuvent changer de physionomie selon les scénographies des expositions temporaires. [©Bien Urbain] et [©Bien Urbain/Luc Boegly]

Quelque 80 m2 de plancher ont été déposés pour ce faire. L’entreprise Cobalt a coulé le béton, « un C4 classique », en une seule fois. Le tout grâce à trois toupies stationnées dans le jardin du Louvre. « Epique… » Les coffrages étaient assez sympas, selon les dires de Jérôme Stablon.  « Il y a eu des reprises et des réenduits pour tout bien ajuster. »

L’entreprise REM a réalisé la serrurerie de l’escalier et le garde-corps vitré de cette section des Arts Décoratifs.

Fiche repère

Maîtrise d’ouvrage : Musée des Arts décoratifs (MAD)
Maîtrise d’œuvre : Studio Adrien Gardère Bien Urbain – atelier d’architecture Betom Ingénierie ACL
Surface : 1 280 m² SU
Montant des travaux : 1,7 M€ HT
Statut : Livré en février 2020

Muriel Carbonnet